Chateau de Clermont : Lieu des Festivités du BA
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Chateau de Clermont : Lieu des Festivités du BA

Lieu de fêtes du Bourbonnais-Auvergne et de Réunions du Comité des Fêtes ducal du BA
 
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 3 ans du BA : Histoires de Contes (Chancellerie) /gargote

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Clothilde

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MessageSujet: 3 ans du BA : Histoires de Contes (Chancellerie) /gargote   3 ans du BA : Histoires de Contes (Chancellerie) /gargote EmptyMar 15 Avr - 20:46

lullabyGrimwald a écrit:
Estrade montée, parvis de la place nettoyé, il semblait que tout était prêt. La blonde avait motivé ses ‘ptits loups’ et les invitations étaient envoyé.
Elle voulait que la chancellerie participe en tant que Vice Chambellan cela lui tenait à cœur et elle savait que pour Modjo il en était de même.
Son chambellan et elle avait donc décidé de reprendre ce jeu, ouvert a tous avec l’éminente participation des ambassadeurs du duché.. et.. Elle l’espérait de leurs homologues.

Le jour J arrivé, sa jolie robe émeraude enfilée, Lullaby grimpa sur l’estrade et proclama :



La chancellerie dans l’optique de participer au fêtes du BA, vous propose une série de contes.
Chaque ambassadeur viendra vous conter une histoire de son duché d’affectation, une fable, un conte, une histoire vrai afin que vous appreniez à connaitre les duchés du royaume francois, et vos ambassadeurs.
De même j’espère que les ambassadeurs affectés à nos duchés viendront contes une histoire sur notre duché….
Je leurs laisse la parole et viendrait vous retrouver pour une histoire sur l’Anjou….

Merci de votre écoute ! Et merci aux ambassadeurs.

Je tiens à préciser que toute personne est la bienvenue pour participer, toute personne ayant la plume facile peux se joindre a nous !

Un prix sera remis par notre Duc a la fin des festivités.


Elle fit une délicate révérence et descendit de l’estrade, laissant la place au premier qui oserait se lancer.
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lafeeviviane

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MessageSujet: Re: 3 ans du BA : Histoires de Contes (Chancellerie) /gargote   3 ans du BA : Histoires de Contes (Chancellerie) /gargote EmptyMer 16 Avr - 12:12

eullallie a écrit:
à la chancellerie

Lalie tentait tant bien que mal de défroisser ses jupes d'une main énergique...
Mais cela ne suffisait pas... elle allait être en retard, elle le pressentait...


*Zut et re-zut* s'exclamait la jeune femme, maudissant intérieurement d'avoir enfiler son appret trop tot...
Machinalement, elle prit la direction de la place de Clermont... là ou sa Vice-chambellan lui avait indiqué avoir fait monter une estrade ....


Parvi de déclamation de contes...

À grande enjambée, elle arriva ici....
Écoutant sagement la déclamation de son excellence, la saluant d'une jolie révérence....


*Ben... ça alors... l'est ou???* Elle fouilla sa besace... rien... Tentative désespérée d'explication à sa vice-chambellan.... et...

C'est rouge de confusion qu'elle retourna à la chancellerie... dans son bureau... là où elle avait du laisser le parchemin racontant une histoire étrange...

Elra a écrit:
Un peu gêné et peu habitué à se donner en spectacle le Comte se présenta au peuple du Bourbonnais Auvergne.

Salutations à vous fier peuple du bourbonnais Auvergne,

Je viens ici pour vous conter deux légendes du Poitou, Comté, fidèle allié du Bourbonnais Auvergne.

hummmm...Voici pour le premier, je vais tenter de faire au plus court :

Citation :
Il était une fois...un effroyable dragon aux deux serres fourchues, au corps couvert d'écailles et à l'haleine pestilentielle...Le dragon terrifiant s'enfonçait dans les souterrains du monastère de Sainte-Croix pour y dévorer les pieuses religieuses. Alors, n'écoutant que son courage, la très sainte Radegonde, fondatrice du couvent, affronta le démon , munie de la relique de la croix. Le dragon fût alors terrassé, à la vue du pieux objet.

Voici pour le second conte, celle de la fée Mélusine...

Citation :
Raymondin, neveu du Comte de Poitiers et fils du Comte de Forez, tue accidentellement son oncle en forçant un sanglier féroce. Aveuglé par la douleur, il chevauche dans la forêt et à minuit, rencontre à la fontaine de Soif trois femmes dont Mélusine.

Elle le réconforte et lui propose de l'aider et de faire de lui un très puissant seigneur, à condition de devenir sa femme. De plus, elle lui fait jurer de ne jamais chercher à la voir le samedi. En gage, elle lui offre deux verges d'or qui ont moult grand vertu.

La prospérité comble le couple. Mélusine en est l'artisan très actif, défrichant et construisant villes et châteaux forts, à commencer par le château de Lusignan. Ils ont aussi beaucoup d'enfants, dix fils dont plusieurs deviennent rois par mariage, tel Urian, roi de Chypre, Guion, roi d'Arménie, Renaud, roi de Bohême. Mais chacun a une tare physique au visage, comme Geoffroy à la grande dent, le sixième.

Jean d'Arras s'étend sur les prouesses de ces fils, notamment sur leurs combats contre les Sarrasins.

Cependant, un samedi, alors que Mélusine et Raymondin vont à Mervent, le comte de Forez, frère de Raymondin, leur rend visite et s'étonnant de l'absence de Mélusine, l'accuse de déshonorer son mari ou d'être un "esprit fée". Aveuglé par la colère et la jalousie, Raymondin perce de la pointe de son épée la porte de la salle où sa femme est enfermée et la voit en train de se baigner dans une grande cuve de marbre qui estoit jusques au nombril en figure de femme et pignait ses cheveux et du nombril en aval estoit en forme de la queue d'un serpent.

Comme il garde le secret de sa découverte, Mélusine peut encore rester avec lui comme avant. Raymondin, empli de remords, chasse son frère en le menaçant et disculpe Mélusine.

Peu après, Geoffroy à la grande dent brûle l'abbaye de Maillezais et son frère Fromont qui était moine. Raymondin, furieux, s'emportant contre Mélusine, lui reproche publiquement d'être une très fausse serpente responsable des tares et des méfaits de sa progéniture.

Mélusine, dont la nature est dévoilée, doit quitter le château. Après des adieux émouvants et des recommandations prophétiques, elle s'envole par la fenêtre, se mue en serpente et va survoler la tour poitevine de Lusignan en poussant des cris déchirants. Elle reviendra pour s'occuper de ses enfants nuitamment et à l'insu de tout le monde et pour annoncer, trois jours avant, la mort d'un des siens.

Désespéré, Raymondin se fait ermite à Montserrat. Quant à Geoffroy, il rebâtit Maillezais après s'être confessé au pape.

lullabyGrimwald a écrit:
La jeune blonde regarde Eullallie arriver avec un grand sourire, enfin un des ses 'ptits loups' etait la... la voyant chercher quelque chose qu'elle en semblait pas trouver elle lui sourit.
La voyant rougir elle compris, puis avec un signe d ela main lui fit mine de retourner a la chancellerie cela attendrait un peu.

Alors qu'elle guettait la venue d'aute ambassadeur, la Vice Chambellan vit le Comte Elra s'approcher, fidèle serviteur du Poitou et ancien comte, il venait se preter au jeu du conte...

Elle ecouta ce conte qu'elle avait deja ouie en tavene et qu'elle appreciait et c'est lorsqu'il eu finit Lullaby applaudit puis elle luit fit une reverence et murmura un


Merci....

C'etait un signe fort pour elle qu'un membre de l'ADC soit la sur l'estrade bien plus qu'un simple conte c'etait la preuve d'une vraie amitié interduché.

Etolus a écrit:
Ayant quitté l'office d'ouverture pour les festivités des trois ans du Duché, Etolus sortit de la cathédrale découvrir ainsi les différentes animations mise en place par le très actif Comité des Fêtes Ducal. Peut-être un jour aurait-il la place qu'il mérite au Conseil...


En attendant, envisageant les différentes estrades dispersées sur la Grand-Place de Clermont, juste devant le parvi de la cathédrale, Etolus entendit le nom de "Mélusine". Il prêta oreille et avisa d'où cela pouvait provenir.



"Diable le concours de contes pour les Ambassadeurs !", il avait presque oublié. Une fois n'est pas coutume, il rougit d'avoir pensé un tel mot : pour un prêtre, parler de démon n'était pas la meilleure chose à faire. Quelques membres du Corps Diplomatique étaient déjà présent dont évidemment sa filleule, organisatrice de tout ceci. Il reconnut Dame Eullallie, aux côtés de laquelle il avait assisté à l'office, tandis qu'un représentant du Poitou faisait lecture du conte de Mélusine.


Le nouveau Consul de l'Alliance du Centre pour le Bourbonnais-Auvergne sourit en entendant à nouveau une des nombreuses lectures qu'il avait pu faire. Il s'approcha davantage pour mieux entendre la suite. Décidément, il adorait les contes. Il en avait entendu quelques uns du temps où il vivait chez un metayer. Puis, ayant grandit dans un monastère, les seules histoires qu'il entendait ou qu'il apprenait à lire furent d'un tout autre genre...

Ysabeau a écrit:
Ysabeau entra à son tour dans la salle des contes... Elle écouta attentivement les premières histoires. Elle aimait beaucoup les contes, les légendes, les mythes.
Elle chercha un parchemin dans sa besace... Hélas, elle l'avait oublié à Sancerre. Elle rougit un peu, et murmura à l'assemblée :


Désolée, j'ai oublié mon histoire... Promis, demain je vous la raconterai. Merci de nous permettre de faire connaître nos duchés respectifs !

Fabien74 a écrit:
Fabien n'avait pas oublié le concours de contes. Il s'avança pour écouter les premiers participants. Tant d'histoires légendaires et merveilleuses...
C'était à son tour. Il s'approcha et monta sur l'estrade. Il déclara à l'assemblée:


Damoiselles, Damoiseaux, Jouvencelles, Jouvenceaux, Voici la terrible et titanesque histoire de Frutendal, l'épée magique..

Or, donc. Dans la forêt de Saint-Rémi-les-Reims vivait un magicien fou à lier que l'on appelait Marlin.

Dans son crâne avait germé une idée fort ambitieuse, il pensait.
Depuis que le monde est monde, le monde est con. Mais en ce moment, il dépasse les bornes! Si les bondieuseries de la nouvelle religion gagnent la partie, je perdrai mon gagne-pain! Cela ne se peut point.

Il songea alors à manifester dans les rues de Saint-Rémi-les-Reims avec ses camarades magiciens, ayant entendu dire que cette coutûme se pratiquait dans de lointaines contrées, mais Saint-Rémi-les-Reims n'avait pas de rues puisque rappelez-vous, c'était une forêt.


Fabien n'avair rien pu trouver d'autre pour l'instant... Mais promis, il se rattraperait... Very Happy

modjo a écrit:
Modjo avait salué tous les ambassadeurs déjà présent, et il écouta avec attention les précédents conteurs. Il n'oubliait pas son rôle d'ambassadeur en Périgord-Angoumois, malgré ses fonctions de chambellan.
Il s'approcha donc pour réciter le conte qu'il avait trouvé sur son duché d'affectation.


Bonsoir à tous, je suis heureux de tous vous retrouver pour fêter les 3 ans du BA, je vais à mon tour vous conter un récit du Périgord :

Citation :
La scène se passe dans l'un des cantons les pus âpres du Périgord, où une famille de petits seigneurs, les Nansac, ajoute depuis longtemps, par sa cruauté, aux malheurs des pauvres gens. Mais leur tyrannie est devenue insupportable. Un jeune homme, Jacquou, va, à la tête des paysans, et avec Jean son vieil ami, donner le signal de la révolte et préparer l'incendie du château.




L'endroit était un petit plateau entouré de bois et loin de tout chemin... C'est là que la vieille Huguette, la sorcière du Cros-de-Mortier se rendaient à cet endroit portant, selon le cas, un coq ou une poule que la vieille saignait après un tas de simagrées. Ensuite, ayant aspergé les pierres de sang de la bête, elle lui ouvrait le ventre d'un coup de couteau et farfouillait dedans au clair de lune, afin de tirer au vu du coeur et du foie, des pronostics sur l'affaire pour laquelle on la consultait.
La sorcière est morte maintenant et les sacrifices de poulaille ont cessé, mais il y a encore des vieux qui en ont été témoins.
A mesure que les gens sortaient du bois, ils venaient se grouper autour de la Peyre-Male et attendaient, appuyés sur leurs lourds bâtons. Lorsque je vis que tout le monde était arrivé, je me levai, et, m'adressant aux femmes, je leur demandai ce qu'elles venaient faire là.
"Et penses-tu, dit une ancienne de Prisse, que nous n'ayons rien à venger ?
- Nous crois-tu plus couardes que les hommes ? ajouta une autre.
- A la bonne heure, donc, puisqu'il en est ainsi !"
Et alors, monté sur une des ces grosses pierres, je refis amplement mes premières prêches des villages, et je montrai très clairement la triste situation où nous étions. Tandis que je parlais, récapitulant longuement les griefs de tout le pays contre le Comte de Nansac, mes paroles ravivaient les blessures de tous ces pauvres gens et je voyais dans l'ombre reluire leurs yeux. C'était une chose curieuse que ces paysans assemblé la nuit dans cet endroit sauvage. Ils étaient vêtus misérablement, tous, de vestes en droguet, blanchies par l'usure, de vieilles blouses décolorées, salies par le travail, de culottes de grosse toile ou d'étoffe burelle, pétassées de morceaux disparates. Quelques vieux comme Jean avaient de mauvaises limousines effilochées par le bas, et d'autres pauvres diables loqueteux étaient à demis couverts de haillons n'ayant plus ni forme ni couleur. La plupart étaient coiffés de bonnets de coton, bleus, blancs, avec un petit floquet, sales, troués souvent, qui laissaient échapper d'épaisses mèches de cheveux. D'autres avaient de grands chapeaux périgordins ronds aux bords flasques, déformés par le temps et roussis par le soleil et les pluies. Point de souliers, tous pieds nus dans leurs sabots garnis de paille ou de foin. Les femmes abritaient leurs brassières d'indienne et leurs cotillons de droguet sous de mauvaises capuce de bure, ou se couvraient les épaules d'un de ces fichus grossiers qu'on appelait en patois les coullets.
C'était bien là la représentation du pauvre paysan périgordin d'autrefois, tenu soigneusement dans l'ignorance, mal nourri, mal vêtu, toujours suant, toujours ahanant, comptant pour rien, et méprisé par la gent riche.
Quand j'eus fin mon oraison, je demandai :
"Maintenant, parlez. Votre sort est entre vos mains, il ne faut que vouloir. Êtes-vous bien décidés à vous venger du brigand de Nansac ? à jeter à bas sa malfaisante puissance ? à vous débarrasser pour toujours de cette famille de loups ?
- Oui ! Oui ! dirent-ils tous d'une voix sourde.
- C'est très bien !"
Et alors, les faisant tourner tous vers le château de l'Herm, je les fis jurer à l'antique manière de nos ancêtres, comme ma mère m'avait fait jurer jadis. Tous comme moi crachèrent dans leur main droite et, après y avoir tracé un croix avec le premier doigt de la main gauche, la tendirent ouverte en disant à mi-voix après moi !
"A bas les Nansac!
-C'est bien, mes amis ; et maintenant que chacun se tienne prêt. Une de ces nuits, quand le moment sera bon, lorsque vous entendrez trois coups de corne secs et espacés, suivis d'un autre coup prolongé arrivez tous vivement ici : la vengeance sera proche et notre délivrance sera dans notre main !"
Là-dessus, la foule se dispersa dans les bois et chacun s'en revint au village.

L'attaque du château eut lieu, l'une des nuits suivantes. On ne fit de mal à personne, mais les bâtiments furent incendiés. Jacquou fut acquitté par les juges de Périgueux

Rick de Montbrisson a écrit:
Rick écouta en souriant les différents contes et légendes que certains avaient eu le courage de venir conter. Mais aucune des histoires ne lui semblaient originales. Les conteurs s'étaient laissés emportés par le souvenir d'histoire qu'ils avaient dû entendre ailleurs. Il se décida alors de se présenter au concours. Jusqu'à présent, il n'avait pas eu de soucis pour raconter des faits originaux et qui dataient de la nuit des temps. Il était vrai qu'il était un fervent amateur de contes et légendes et qu'il n'hésitait pas à se rendre en taverne, pour écouter les anciens et les voyageurs racontaient leurs aventures et narraient des événements, dont on ne savait s'ils avaient vraiment existés, tellement ils paraissaient irrééls.

Cependant, il préférait attendre le soir pour tenter de captiver le public. D'ailleurs, il voulait lancer quelques invitations avant de se lancer, car ce qu'il aimait le plus, à part conter, c'était défier ses amis qui savaient manier l'art de cette joute orale.
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lafeeviviane

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MessageSujet: Re: 3 ans du BA : Histoires de Contes (Chancellerie) /gargote   3 ans du BA : Histoires de Contes (Chancellerie) /gargote EmptyMer 16 Avr - 15:28

Ysabeau a écrit:
Ysabeau revint comme promis dans la salle des contes, écouta attentivement et apprécia le conte périgourdin, puis sortit de sa besace le parchemin qu'elle y avait serré, et commença son récit.

Voici un conte berrichon, qui m'a été rapporté par ma grand-mère...

Il y avait une fois un brave sabotier qui habitait avec sa femme et son fils, âgé de seize ans, une misérable cabane située près de la lisière d'une immense forêt. De douze enfants que sa femme avait mis au monde, il ne lui restait plus que ce garçon, auquel, pour cette raison, il avait donné le nom de Jean le Chanceux.
Jean le Chanceux aimait beaucoup son père et sa mère ; mais la solitude où il vivait et le métier sédentaire et peu lucratif de sabotier lui déplaisaient fort. Il aurait voulu employer son temps d'une manière plus profitable, essayer d'un travail moins ingrat, en un mot, chercher au loin, autant pour ses parents que pour lui-même, une meilleure place au soleil. Ces projets dataient de loin, et il s'en était déjà et plus d'une fois ouvert à son père qui avait toujours fort mal accueilli ses confidences à ce sujet. Enfin, un beau jour qu'il venait de mettre la dernière main à une paire de sabots, il s'écria résolument :
- Voilà, si j'ai bien compté, la trois cent cinquantième paire de sabots que j'ai faite et parfaite depuis que je sais le métier, et je n'en ai pas mieux fait mon chemin pour cela. Je n'y tiens plus, cher père ; je veux voyager, je veux tenter fortune et montrer que ce n'est pas en vain que vous m'avez baptisé Jean le Chanceux.
Grâce au curé de notre paroisse, je sais lire et écrire, et avec cela, je dois, il me semble, arriver à quelque chose et améliorer notre sort à tous trois.
- Pierre qui roule n'amasse pas de mousse, repartit en grognant le vieux sabotier.
- Non, mais elle se polit, à ce que dit monsieur le curé.
- Qu'est-ce que tu me chantes là ? reprit le père qui ne comprenait pas. Va-t'en au diable! et que je n'entende plus parler de toi.
Malgré cette rebuffade, le jeune homme n'en procéda pas moins sur-le-champ à ses préparatifs de départ, ce qui lui prit peu de temps. Puis il embrassa sa mère, qui sanglotait, tendit la main à son père, qui lui tourna le dos et lui cria pour la seconde fois :
- Va-t'en au diable !
- Vous me congédiez avec une bien mauvaise parole, dit tristement le fils, en franchissant le seuil de la cabane.
L'intention de Jean était de se rendre dans quelque grande ville et d'y chercher sans retard un emploi. Or la ville la plus proche était encore assez éloignée, et il fallait pour s'y rendre traverser toute la forêt. Il y avait déjà sept grandes heures qu'il cheminait sous la haute futaie, et néanmoins ni la fatigue, ni la nuit qui approchait, ne le préoccupaient, tant il était absorbé par les rêves d'avenir, plus riants les uns que les autres, qui défilaient dans son cerveau, lorsque tout à coup il se trouva en présence d'un petit monsieur habillé tout de noir et dont les yeux jetaient dans l'ombre, qui commençait à s'épaissir, un éclat singulier. Jean le salua, et, tout en s'écartant du sentier pour le laisser passer, lui demanda :
- Monsieur, pourriez-vous me dire si je suis encore bien loin de la sortie de la forêt ?
- Tu en approches, mon garçon. Mais où vas-tu par là ?
- Je n'en sais trop rien, monsieur ; je me rends à la ville pour tâcher d'y trouver un travail.
- Veux-tu entrer chez moi comme domestique ?
- Je ne demande pas mieux, monsieur.
- Combien veux-tu gagner ?
- Cinquante écus ; est-ce trop, monsieur ?
- Non, et je te promets au moins le double, si je suis content de toi ; mais, d'abord, dis-moi, sais-tu lire ?
- Oui, monsieur, et écrire, s'empressa de répondre le jeune homme, non sans éprouver une certaine satisfaction de lui-même.
- Oh ! alors, mon garçon, tu ne saurais faire mon affaire. J'en suis fâché, tu me plaisais ; mais c'est comme ça.
Et il continua son chemin.
Jean le Chanceux, tout déconcerté, se grattait l'oreille et ne bougeait pas de place, lorsqu'une idée soudaine et passablement audacieuse lui traversa l'esprit.
- Eh ! Monsieur, s'écria-t-il, sans prévoir les suites d'un tel mensonge, il y a mon frère qui vient derrière moi ; il ne sait pas lire, lui, et vous pourrez peut-être vous entendre ensemble.
- Eh bien, je verrai, répondit le petit monsieur sans s'arrêter.
Aussitôt Jean quitte le sentier, s'enfonce dans le fourré et se hâte de rebrousser chemin, afin de se rencontrer de nouveau avec l'étranger. Cependant, il dépouille sa veste, dont l'endroit était gris et l'envers entièrement rouge, la retourne, l'endosse et se retrouve, dix minutes après, devant l'inconnu qui n'avait pas cessé de suivre le sentier.
Jean le salue comme la première fois, et se range pour le laisser passer, mais sans dire mot. L'homme noir alors se retourne et lui crie :
- Où vas-tu donc par là, jeune homme ?
- Je n'en sais trop rien, monsieur ; je me rends à la ville prochaine pour tâcher d'y trouver du travail. Vous avez dû, il y a un instant, rencontrer mon frère ?
- Oui, et c'est étonnant comme tu lui ressembles, dit lentement l'inconnu, en l'examinant avec attention.
- Tout le monde le remarque, il faut bien que cela soit ; mais il n'y a rien là de bien surprenant : mon frère et moi sommes jumeaux.
- Veux-tu entrer chez moi comme domestique ? dit alors l'étranger.
- Je ne demande pas mieux, monsieur.
- Combien veux-tu gagner ?
- Cinquante écus ; est-ce trop, monsieur ?
- Non, et je te promets au moins le double; si je suis content de toi ; mais, d'abord, réponds-moi, sais-tu lire ?
- Non, monsieur, répliqua Jean le Chanceux, en affectant un air contristé. On m'a bien envoyé quelque temps à l'école, mais je n'ai jamais pu mordre à rien. Ce n'est pas comme mon frère, qui sait lire, écrire, compter et beaucoup d'autres choses encore.
- Eh bien, viens avec moi, dit l'homme noir.
Et prenant aussitôt à gauche du sentier, il disparut sous bois, suivi de Jean le Chanceux.
Ils marchaient depuis à peu près une demi-heure sans avoir échangé une parole, lorsqu'ils arrivèrent en face d'un vieux manoir construit, en pleine forêt, sur un massif de hauts rochers auxquels les rayons de la lune donnaient, en cet instant, les formes les plus fantastiques.
- Voici ma demeure, dit l'inconnu.
- Elle n'est pas gaie, pensa tristement le pauvre Jean.
On entra, et tandis que le jeune homme, assis devant une table assez bien servie, apaisait commodément sa faim, son nouveau maître lui expliqua en quoi devait consister son service.
- Tu n'auras absolument à t'occuper que de mon cheval et de mes livres. Quant aux soins que peut exiger ma personne, ils ne te regardent point. Tu veilleras à ce que nul être humain ne pénètre ici pendant mes absences, qui sont assez fréquentes, et tu ne t'absenteras toi-même qu'une fois par an et avec ma permission. Du reste, je t'engage à ne te préoccuper aucunement de ce que pourraient te paraître avoir d'étrange et mes habitudes et l'intérieur de cette maison. Et, je te le répète, si tu t'acquittes convenablement de tes devoirs qui, comme tu le vois, ne sont ni nombreux, ni difficiles, tu seras étonné de la manière dont je récompense les personnes qui me sont dévouées.
Cela dit, et Jean le Chanceux ayant largement satisfait son appétit, son maître le conduisit dans la bibliothèque qui devait désormais lui servir de chambre à coucher. Cette pièce était immense et garnie sur ses quatre faces de nombreuses tablettes qui supportaient une multitude de bouquins, de formats très variés et dont la reliure, parcheminée et jaunie par le temps, attestait la plus haute antiquité.
Jean, auquel sa nouvelle condition suggérait une foule de réflexions qui n'étaient pas toutes couleur de rose, ne put s'y livrer longtemps, car à peine fut-il étendu sur sa couche, qu'un sommeil de plomb engourdit aussitôt et son esprit fatigué d'émotions, et son corps brisé par la marche.
Le lendemain, lorsqu'il s'éveilla, les rayons du soleil égayaient déjà depuis longtemps sa chambre. Aussi se hâta-t-il de s'habiller et de courir offrir ses services à son maître. Mais il eut beau visiter la maison de la cave au grenier, explorer l'interminable labyrinthe des corridors et des escaliers, entrer dans les appartements qui étaient ouverts, heurter aux portes qui étaient closes, il ne put trouver à qui parler.
Alors, il se rendit à l'écurie, où l'attendait le cheval du maître, qui lui parut de service, tant il était vieux, et auquel il donna la provende et les soins d'usage. Puis, il visita la cour qui entourait le manoir. Elle était, de tous côtés, protégée par une espèce de rempart à pic qui ne permettait d'y entrer ou d'en sortir que par une porte aussi solide au moins que la muraille et qui, pour le moment, se trouvait très soigneusement fermée.
- Ce n'est pas là du tout mon compte, ne put s'empêcher de se dire Jean le Chanceux ; je voulais être libre et je suis en prison. C'est égal, j'attendrai les effets de la générosité de ce monsieur, car c'est là l'important pour mon vieux père, pour ma bonne mère.
Tout en faisant ces réflexions, il se dirigea vers l'office, où il découvrit d'abondantes provisions, auxquelles son appétit de seize ans fit honneur.
Les journées suivantes se passèrent absolument comme la première: toujours la même solitude, le même silence, les mêmes loisirs ou, pour mieux dire, le même ennui.
Enfin, au bout d'un mois, l'homme noir reparut. Il inspecta. soigneusement son cheval, qui lui sembla en aussi bon point que le comportait son grand âge ; examina minutieusement ses livres, et fut satisfait de les voir bien rangés et nets de toute poussière.
- C'est très bien, dit le petit homme, en frappant amicalement sur l'épaule de Jean le Chanceux ; continue ainsi et tu n'auras pas à t'en repentir. Tiens, prends cela, non comme avance sur ton loyer, mais comme témoignage de ma satisfaction. Et il lui mit dans la main une pistole toute neuve.
Le lendemain, l'homme noir avait déjà quitté le château. Il continua d'y faire ainsi, de loin en loin, quelques courtes apparitions, et, à chacune d'elles, Jean recevait des éloges sur son service et une nouvelle gratification.
Cependant, le pauvre jeune homme se mourait d'ennui. Il avait bien cherché à se distraire en feuilletant les livres de la bibliothèque ; mais tous ceux qu'il, avait ouverts étaient écrits en caractères bizarres auxquels il ne pouvait rien comprendre. Un jour qu'il y revenait pour la centième fois peut-être, non dans l'espoir de mieux rencontrer, mais afin de parcourir les figures baroques qui couvraient les pages de quelques-uns de ces bouquins, et qui piquaient sa curiosité sans la satisfaire, il tomba sur un petit volume écrit à la main et dans la langue qui lui était familière. Quel ne fut pas son étonnement, lorsqu'il lut en tête d'un chapitre les mots suivants : - Comment on peut voir et faire des choses surnaturelles... ; et plus loin : - Comment on parvient à faire de l'or. - Par quel moyen on peut ouvrir les portes les mieux fermées. - Comment on peut se changer en toutes sortes de bêtes...
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MessageSujet: Re: 3 ans du BA : Histoires de Contes (Chancellerie) /gargote   3 ans du BA : Histoires de Contes (Chancellerie) /gargote EmptyMer 16 Avr - 15:29

Ysabeau a écrit:
- Chers amis, s'écria-t-il, en essuyant une larme, nous nous réunirons bientôt !
Alors l'idée lui vint de s'enquérir de son maître, d'apprendre enfin qui il était, où il se trouvait en cet instant, ce qu'il faisait. Mais ce désir était à peine formé, que Jean le Chanceux, l'oeil fixe et les traits bouleversés, jeta un grand cri et perdit entièrement connaissance. Lorsqu'il revint à lui, tout son corps tremblait comme la feuille, et aussitôt qu'il put proférer une parole, il s'écria d'une voix étranglée : " Le diable ! Le diable !... Je suis chez le diable !... "
Cette horrible découverte attrista pour le moins autant qu'elle effraya le malheureux Jean. Il vit où l'avait conduit son mensonge ; il se rappela les derniers adieux de sa famille, et il eut la conviction que les paroles de colère qu'un père adresse à son fils rebelle sont toujours exaucées.
Toutefois, comme il ne manquait pas de résolution, il eut bientôt recouvré tout son sang-froid. Alors, il réfléchit que, dans ses conventions avec le diable, il avait tout au plus engagé son corps et point du tout son âme, et que, son année de service terminée, c'est-à-dire dans trois mois, il serait libre de retourner chez ses parents. Mais, en attendant, il résolut de mettre à profit le temps qu'il avait encore à passer chez son terrible maître, se proposant d'étudier à fond le petit livre et d'apprendre par coeur tous les secrets qu'il jugerait pouvoir lui être utiles un jour. Il se livra à cette étude avec d'autant moins de scrupule que son intention n'était pas d'en faire un mauvais usage.
A la première visite que fit le diable à son manoir, le vieux cheval se trouva mort. Il n'adressa, à cette occasion, aucun reproche à Jean qui, comme on peut croire, se tint, durant cette entrevue, plus que jamais sur la réserve.
- Le pauvre animal avait fait son temps, dit Georgeon, et je m'attendais tous les jours à le perdre. Heureusement la foire de la Berthenoux (L'une des plus anciennes et des plus célèbres foires du bas Berry) est dans deux jours, et je pourrai bientôt le remplacer.
Jean le Chanceux, enhardi par la bonhomie de son maître, se hasarda à lui demander la permission d'aller voir ses parents, et de leur porter les différentes sommes qu'il devait à sa générosité. .
- Cela n'est pas possible, en ce moment, mon garçon, je veux que ma maison soit gardée.
- Cependant, reprit respectueusement Jean le Chanceux, vous m'aviez promis de m'accorder un congé sur l'année, et comme, en cet instant, je n'ai point de cheval à soigner...
- Encore une fois, cela n'est pas possible, interrompit vivement Georgeon. Et un éclair infernal jaillit de sa prunelle.
- Ah ! C'est ainsi que tu tiens ta parole, se dit Jean, lorsque son maître eut disparu ; eh bien, tu ne me retiendras pas plus longtemps prisonnier ; et il se décida, sur-le-champ même, à quitter le vieux manoir.
Mais il voulut auparavant en sonder tous les secrets, tous les mystères. Il se mit donc à le parcourir du haut en bas, ouvrant, partout sur son passage, les portes qu'un art diabolique avait cru rendre à jamais inviolables. Il lui suffisait pour cela de prononcer certains mots consacrés, consignés dans le petit livre. Quant au résultat de cette exploration, jamais il n'en parla ; on sut seulement, plus tard, qu'il avait découvert d'immenses richesses accumulées dans les caves du château ; trésor intarissable, où sans doute venait puiser le diable, toutes les fois que, dans ses tournées, il trouvait une âme à acheter ; on sut de plus qu'en cette circonstance, Jean ne se fit ni faute ni scrupule de bien garnir ses poches.
Cependant le jour touchait à son déclin ; c'était le moment que le fils du sabotier avait choisi pour sortir de sa prison. Après avoir examiné, du haut de la muraille de la cour, les abords extérieurs de la porte, il l'ouvrit et gagna précipitamment le couvert de la forêt. Mais bientôt, craignant d'être rencontré par son maître, il jugea prudent d'avoir recours au plus strict incognito, et, à cette fin, il revêtit, en un clin d'oeil, l'apparence d'un jeune et magnifique poulain. Puis, prenant le sentier qu'il avait déjà parcouru pour venir au manoir, il s'abandonna à un galop si impétueux qu'il arriva près de la demeure de sa famille beaucoup plus tôt qu'il ne s'y attendait, et avant d'avoir eu le temps de reprendre sa forme naturelle.
Son père qui, selon son habitude, prenait ce soir-là le frais, debout sur le seuil de la chaumière, fut on ne peut plus surpris de voir ce bel animal déboucher de la forêt et s'arrêter, haletant et couvert de sueur, devant sa porte.
- Ne vous effrayez pas, dit étourdiment le poulain, je suis votre fils.
A ces mots, sortant d'une pareille bouche, le vieux sabotier fut pris d'un tel saisissement qu'il tomba à la renverse. Jean, se hâtant de se transformer, releva son père et le porta dans la cabane. Là, grâce aux soins que lui prodiguèrent et sa femme et son fils, le vieillard eut bientôt repris ses sens. Alors, tout s'expliqua par le récit que leur fit Jean de toutes ses aventures.
- Vous le voyez, cher père, dit-il en terminant, vous m'aviez envoyé au diable; j'y ai été, mais j'en suis revenu, et je voudrais bien n'y plus retourner. A cet effet, il est nécessaire que je redevienne encore une fois poulain et que vous me conduisiez demain à la foire de la Berthenoux pour m'y vendre. Ne vous inquiétez pas du reste, et que ma mère prépare, pour demain soir, et pour nous trois, un bon souper ; voilà de quoi y pourvoir.
Et, ce disant, il versait sur les genoux de sa mère le contenu d'une bourse pleine d'or. Jamais ces pauvres gens n'avaient vu tant de richesses réunies ; ils ne pouvaient en croire leurs yeux, et leur joie égalait au moins leur étonnement.
- Ah ! ce n'est pas à tort que je t'ai nommé Jean le Chanceux ! s'écria gaiement le vieillard.
- Vous en verrez bien d'autres, dit son fils.
Là-dessus, la famille fut se coucher.
Le lendemain, le vieux sabotier s'éveilla de bonne heure et appela Jean à plusieurs reprises, sans recevoir de réponse.
- Serait-ce un rêve ? se dit-il tristement en se jetant à bas de sa couche.
Mais il eut à peine ouvert la fenêtre qu'il aperçut le beau poulain tondant d'une dent avide la verte pelouse toute diamantée de rosée qui séparait la cabane de la forêt.
- Je déjeune, comme vous voyez, cher père, dit le bel animal ; faites-en bien vite autant de votre côté, et partons pour la foire ; nous n'avons pas de temps à perdre.
Quand le bonhomme eut pris son repas, il s'empressa de rejoindre son fils, qui lui dit :
- Ne vous gênez pas, cher père, sautez-moi sur le dos, et ne vous inquiétez point du reste.
Chemin faisant, Jean le Chanceux jugea à propos de donner quelques instructions à son père touchant la vente à laquelle ils allaient procéder.
- Faites-moi hardiment cent pistoles, et ne vous pressez pas de conclure le marché, lui dit-il ; sans vanité, je suis assez bien fait de ma personne de poulain pour être sûr qu'à ce prix-là, je ne manquerai pas d'amateurs.
Il disait vrai ; car lorsqu'ils se réunirent à l'une de ces mille caravanes qui, de tous les points de l'horizon, affluaient vers la foire, l'aspect du noble animal attira l'attention de tout le monde. C'était à qui s'éloignerait pour lui livrer passage, et surtout pour admirer, d'une distance convenable, le merveilleux ensemble de ses incomparables qualités. Si bien qu'au moment où le jeune cheval aborda le champ de foire, toute cette foule qui l'acclamait déjà depuis longtemps semblait se trouver là plutôt pour lui servir d'escorte que pour vaquer à ses propres affaires.
A peine le beau poulain fut-il en place, qu'un cercle immense et pressé de connaisseurs se forma autour de lui, et que le plus riche et le plus retors des maquignons de la foire aborda le vieux sabotier et lui dit :
- Combien cette bête ?
- Cent pistoles.
- Pourquoi pas deux cents ? dit railleusement le maquignon, en visitant avec soin le cheval.
- Dame ! si vous voulez les donner, ça n'empêchera pas le marché, repartit le vieillard.
- Allons ! cinquante pistoles, proposa le maquignon, après avoir terminé son examen.
- Soixante ! cria un nouveau personnage qui s'approcha de l'animal et que l'on reconnut aussitôt pour le premier écuyer du roi, qui, tous les ans, fréquentait cette foire dans l'intérêt des écuries de son maître.
- Vous irez bien à soixante-dix ? dit le maquignon, mécontent de voir que l'on courait sur son marché.
- Et même à quatre-vingts ? reprit une voix qui sortait de la foule.
- Puisque vous êtes si peu d'accord entre vous, observa le sabotier, je retire ma mise à prix, afin de vous laisser plus de marge et de vous donner le temps de vous entendre.
- Bravo ! bravo ! s'exclama joyeusement l'assistance, pendant que le poulain poussait un énergique hennissement d'approbation dont son père comprit parfaitement le sens.
- Cent pistoles ! poursuivit l'écuyer.
- Cent dix ! répliqua le maquignon.
- Cent vingt ! articula vivement la voix qui partait de la foule.
- Tonnerre du ciel ! jura le maquignon, pour sûr en voilà un qui s'entend avec l'homme au poulain.
- Montrez-vous donc ! montrez-vous ! cria-t-on de tous côtés au dernier enchérisseur.
- Me voilà ! dit en faisant irruption dans le cercle un petit monsieur habillé tout de noir.
Nul ne le connaissait... hormis Jean le Chanceux.
Aux regards provocants que l'homme noir promenait sur ses concurrents et que n'enflammait pas seulement le feu de l'enchère, l'écuyer et le maquignon comprirent, ainsi que tous les spectateurs, que le cheval ne serait jamais pour eux ; aussi abandonnèrent-ils la partie.
Après cinq minutes de silence, le petit monsieur dit au sabotier :
- Conduisez le poulain à l'auberge de la Tête-Noire, où je vous paierai.
Aussitôt que les cent vingt pistoles eurent été comptées, le père de Jean, qui désormais craignait les voleurs, se hâta de reprendre le chemin de sa chaumière, afin d'y arriver avant la nuit. De son côté, l'homme noir, ou, si vous voulez, le diable, car vous l'avez bien reconnu, enfourcha sa nouvelle monture pour se diriger vers son manoir.
A peine fut-il en selle, qu'il conçut la plus haute idée de son acquisition. Cet animal doit être plein de ressource, se dit-il, et, pour s'en assurer, aussitôt qu'ils furent en pleine campagne, il lui donna la main. Le poulain partit comme une flèche, et en moins d'une demi-heure dévora les six mortelles lieues qui séparaient le bourg de la Berthenoux du grand bois au fond duquel le diable avait caché sa retraite.
A la vue des premiers arbres de la forêt, le diable voulut modérer la fougue de son coursier, mais il ne put y parvenir : tous les moyens, tous les efforts qu'il tenta dans ce but, ne firent qu'activer la course effrénée de l'animal.
Bientôt les rênes se rompirent, et cheval et cavalier disparurent avec la rapidité de la trombe sous le couvert de la forêt.
Le poulain, sans rien rabattre de son impétuosité, semble choisir les passages les plus difficiles. Tantôt il s'élance à travers les ronces et les épines ; tantôt il rase de ses flancs les aspérités tranchantes des rochers, ou bien se jette à corps perdu sous les arbres, dont les rameaux entrecroisés et surbaissés peuvent lui effleurer la croupe.
L'homme noir, cependant, les mains nouées aux crins de sa monture, se livre à une foule d'évolutions plus ou moins adroites, plus ou moins heureuses, pour déjouer ses desseins évidemment malintentionnés. Mais bientôt, meurtri, lacéré par tout le corps, il est contraint de lâcher prise. Il tombe.., et, pour surcroît de disgrâce, reçoit dans la mâchoire, au moment même de sa chute, une rapide série de ruades capables d'assommer un boeuf ; ce qui toutefois ne l'empêche pas de suivre de l'oeil son poulain, tant le diable a la vie dure.
A la crainte de perdre une bête de ce prix, se joint désormais dans son coeur le désir de s'en venger ; aussi n'en fait-il ni une ni deux : il se change en loup et s'élance à sa poursuite avec tant d'ardeur, qu'un instant lui suffit pour l'atteindre. Déjà il bondit et va lui sauter sur la croupe, lorsque le poulain, qui a tout vu, tout prévu, se transforme soudain en hirondelle, pointe comme une fusée à travers le feuillage, et s'élève, et plane bientôt au-dessus du dôme verdoyant de la forêt.
Alors, seulement, Satan comprit à qui il avait affaire : ses secrets avaient été surpris ; il devina tout, et sa rage fut au comble.
Sans perdre une seconde, de loup qu'il était, il devient épervier, perce à son tour la voûte mobile de la forêt, et gagne d'un vol puissant les hautes régions du ciel.
Un coup d'oeil lui a suffi : ce point noir, qui fuit et va se perdre, là-bas, au fond de l'horizon, c'est l'hirondelle. L'épervier part comme l'éclair.
Cependant le roi du pays qui prenait, ce jour-là, le plaisir de la chasse à l'oiseau, accompagné de sa fille et de quelques personnes de sa cour, traversait, en ce moment, la vaste plaine au-dessus de laquelle semblait sur le point de se dénouer le drame de Jean le Chanceux.
- Voyez ! voyez ! dit tout à coup le roi à sa fille, en lui indiquant du doigt, presque au-dessus de leur tête, l'épervier qui était près d'atteindre l'hirondelle.
- Pauvre petite ! elle est perdue !.., s'écria la princesse, les yeux tournés vers le zénith.
Presque aussitôt, elle cessa d'apercevoir les deux oiseaux, et sentit dans ses vêtements quelque chose qui la gênait.
Or, ce qui l'incommodait ainsi, c'était d'abord Jean le Chanceux qui, voyant l'épervier fondre sur lui, avait jugé à propos de se changer en diamant et de se laisser choir dans la gorgerette de la jeune fille; c'était ensuite, le dirons-nous ?.., le diable lui-même qui, sous la forme d'un grain de blé, avait suivi de près Jean le Chanceux dans sa charmante retraite.
La princesse, qui était loin de se douter d'un aussi mauvais voisinage, se tient un moment à l'écart, saute à bas de sa haquenée, secoue sa robe et se débarrasse des deux objets qui tombent et se perdent dans le gazon ; puis elle se remet en selle et rejoint la chasse.
A l'instant même, Jean le Chanceux, plus que jamais sur ses gardes, se change en coq, saute sur le grain de blé, l'avale, et chante par trois fois sa victoire d'une voix claire et retentissante.
Vingt minutes après, il soupait tranquillement avec son père et sa mère, ainsi qu'il le leur avait promis la veille, et leur racontait joyeusement la fin de son histoire.

Les uns disent que, grâce aux sommes assez rondes qu'il avait tirées du diable, Jean le Chanceux devint le coq de son village, et que, tout en se faisant aimer d'un chacun, il passa, toute sa vie, pour avoir le diable au corps. D'autres prétendent qu'il fit main basse sur les trésors du vieux manoir de la forêt, et qu'étant devenu le plus grand seigneur de la contrée, il eut l'occasion de rendre au roi des services d'argent de la dernière importance. Ils ajoutent que, ne pouvant oublier les charmes de la princesse, après l'avoir approchée d'aussi près, il parvint à gagner ses bonnes grâces et enfin à l'épouser, au grand contentement de tout le monde.

Elle se tut, souriante, espérant avoir pu intéresser ses auditeurs.
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MessageSujet: Re: 3 ans du BA : Histoires de Contes (Chancellerie) /gargote   3 ans du BA : Histoires de Contes (Chancellerie) /gargote EmptyMer 16 Avr - 20:55

~Ethan~ a écrit:
(Direction la grand place de Clermont)

Un homme qui filait tel le vent arriva sur la grand place
Se tenant un peu à l'écart, il remit de l'ordre dans ses cheveux en bataille ainsi que dans sa tenue
Il s'avança saluant d'un signe de tête les personnes présentes et écouta ses prédécesseurs
Dame Lalie repartait comme lui était arrivé, en courant, cela le fit sourire
Dame Ysabeau fut remarquable, prendre sa suite ne serait point chose aisée, soit!
* Vaille que vaille!*, se dit il, prenant son courage à trente six mains, il monta sur l'estrade, déroula le parchemin qu'il tenait en main, se racla la gorge afin d'être audible de tous et prit la parole

Bonsoir à toutes et tous, heureux de partager avec vous ce grand événement qui nous réunis en ce jour
Je vais vous déclamer un conte de Franche-Comté


Citation :


Il y a fort longtemps, au plus profond de la forêt du Jura, naissait le Doubs en de joyeux et vifs glougloutements. Son chant résonnait entre les arbres, appelant à la volupté et au repos. Perdu entre les pierres fraîches, il cascadait effrontément jusqu’à s’étirer en une vasque d’argent ourlée d’un camaïeu de mousses verdoyantes. Des bulles légères éclosaient à la surface, libérant des étincelles brillantes.
Mais brisant le silence, s’élevant tel un oiseau de cristal, un rire estompait les murmures de l’eau claire. Un rire si doux qu’il ne pouvait en aucun cas provenir d’une âme humaine.
Ses lèvres esquissèrent un sourire large entamant un chant langoureux. Sa voix résonna sur les pierres lisses aux reflets lumineux, s’emmêlant avec grâce. Ses mains s’égarèrent dans ses longs cheveux d’or qui tels des serpents étranges s’enroulant au gré du courant calme. La Vouivre car il s’agissait bien d’elle se laissa onduler jusqu’au fond de la vasque. Sa longue queue de serpent se para d’étranges arabesques de couleurs et ses écailles sombres s’irisèrent captant la lumière du crépuscule. Nue et offerte à l’élément liquide, elle s’abandonna sans retenue aux caresses glissante du cours d’eau.
Non loin de là, un splendide éclat de rubis lançait des éclairs effrontés dans l’air vif. Dardant ses rayons de lumière vers les cieux, il provoquait la nature alentours sachant la beauté qu’il possédait. La Vouivre posait de temps en temps des regards doux mais aveugles sur son escarboucle. En effet, cette pierre, magnifique fragment d’une valeur inestimable, était son seul moyen de se diriger dans la forêt. Lorsqu’elle le ceignait à son front, la nymphe laissait derrière elle une traînée de feu qui rendait jalouse les étoiles elles mêmes. Ses grandes ailes évanescentes se drapaient de volutes ambrées alors que la nuit tout autour se faisait plus sombre.
Mais cet objet était également l’obsession de bien des hommes. Quiconque l’apercevait ne serait ce qu’un infime instant, en était à jamais possédé. Le joyau lui apparaissait en songes, en vision pénétrante qu’il fasse jour ou nuit, qu’il soit conscient ou perdu dans les méandres de son esprit, qu’il soit homme ou femme. Et ce fut ceci qui causa la perte de l’un deux.

Moulier, un homme isolé du reste de son village presque déserté, le Cubidief, s’était rendu à sa chasse quotidienne, cherchant son repas du jour. Mais les animaux fuyaient de plus en plus profondément dans la forêt et ces quêtes étaient de plus en plus souvent vaines. Alors un jour, la faim au ventre, il se décida à aller là où il n’avait jamais mis les pieds. Ses pas le guidèrent si loin dans les bois que bientôt il ne reconnut plus rien autour de lui. Les hauts arbres lui étaient inconnus tout comme les fourrés et les murmures des torrents. Cependant, Moulier continua à progresser, ses jambes se faisant plus lourdes à chaque pas. La fatigue se faisant sentir, il décida de se détendre les membres dans l’eau clair et fraîche d’un cours d’eau. Le regard méfiant, il finit par arriver au près d’une rive couverte de buis et de mousse. Avec délice, il quitta ses chausses rendues raides par l’âge et les aléas de la vie et immergea ses jambes. Il détailla alors les alentours. Le torrent cascadait de pierre en pierre, quittant une vasque lumineuse qui lui était cachée par les feuilles encore jeunes d’un buisson. Il détourna le regard ne percevant pas les éclaboussures que la Vouivre faisait naître. Alors il le vit. Etincelant tel un soleil, il était posé là sur l’autre berge. Effrontément, le rubis rutilait sous les yeux émerveillés de l’homme. Succombant à l’envie qui brûlait désormais en lui, Moulier se leva et traversa les flots chantant. Tendant la main, il effleura le rubis mais la Vouivre perçut ce mouvement et s’élança brusquement vers lui, dans un cri de hargne. Elle le jeta à terre loin de son précieux bien. Moulier se releva prestement et lui lança un regard à la fois haineux et effrayé. Car bien que la Vouivre était à cet instant précis repoussante, le désir que le rubis avait fait naître en Moulier était plus fort. Serrant les dents, l’homme disparut dans la forêt.
Les heures passèrent, puis les jours. Moulier errait dans la forêt, revenant chaque jour, au même moment, et guettant la venue de la Vouivre et de son escarboucle. Il nota l’endroit où elle posait la pierre jour après jour et une idée germa en lui. Dans un sourire mauvais, il retourna au camp qu’il avait érigé non loin du cours d’eau.
Un jour, alors que son idée avait germé et donné une plante sinueuse et sordide, il revint près de la vasque de la Vouivre. La pierre était toujours là, insolente et désirable. Moulier jeta un coup d’œil à la créature qui s’ébattait langoureusement non loin. Il hérissa des pointes tendues vers l’escarboucle et les dissimula derrière des buissons florissants. Souriant perversement à son plan, il alla se cacher derrière un arbre et attendit son heure.
Le soleil diminuant, la Vouivre finit par sortir de l’eau, ondulant de manière provocante vers son joyau. Elle tendit la main vers lui mais bientôt des dizaines de piques et lances lui traversèrent le corps. La nymphe se tordit de douleur, rejetant la tête vers l’arrière. Un cri horrible retentit dans la forêt et on dit qu’il résonne encore, faisant trembler les feuillages et hérisser les poils des créatures. Dans la nuit tombante, parfois, il pénètre les demeures les plus avancées vers la forêt, réveillant homme et femme.
Mais Moulier était déjà loin de tout cela. Son cœur, son esprit était possédé par le joyau qui brillait dans sa main, lançant des éclats vengeurs. L’homme ne les voyait pourtant pas. Ses idées se portaient désormais à la vente qu’il pourrait faire, cédant le joyau au plus offrant.
Le lendemain, cela était fait. Un gros noble lui avait offert une bourse rondelette emplie de monnaie trébuchante. Heureux comme il l’avait rarement été, Moulier rentra chez lui. Il jeta négligemment la bourse qui s’ouvrit largement sur la table. Alors avec stupéfaction et horreur, l’homme put s’apercevoir de la réalité de sa fortune. Des centaines de feuilles luisantes de sang frais s’étaient répandues sur le bois. Moulier s’effondra au sol, dissimulant son visage entre ses mains calleuses. Un gémissement de rage et de lamentation s’échappa de ses lèvres désormais sèches.
Loin de là, au milieu d’une vasque de verdure, la Vouivre éclata d’un rire flamboyant, illuminée par les éclats effrontés d’un rubis couleur sang. Sa vengeance était.

Parfois on raconte encore, dans les contreforts du Jura, qu’un homme dévoré par les larmes et le désir d’un joyau erre entre les plus hauts arbres de la forêt et que parfois, il se perd à observer une nymphe aux cheveux d’or qui ne peut que se moquer de lui et de ses croyances humaines.



Son récit terminé, il s'inclina légèrement et laissa la place au suivant
Regard circulaire vers les personnes présentes pour s'assurer qu'aucunes ne se soient endormies, sourit rassuré
Reprenant sa place devant l'estrade

natafael a écrit:
Après avoir écouté les autres contes,je salue les personnes présentes et me prépare à réciter le mien.

Bonjour à tous, je vais à mon tour vous raconter un conte populaire de Guyenne qui s’appelle « Le Rêve », suivi d’une petite histoire.

Il était une fois deux hommes qui voyageaient ensemble.
Comme ils s’étaient arrêtés en chemin pour laisser tomber la chaleur, l’un d’eux s’étendit à l’ombre.
Tandis que l’homme dormait, l’autre vit une mouche sortir de la bouche de son compagnon et entrer dans le squelette d’une tête de cheval compagnon qui se trouvait par là et cette mouche tourna dans la tête de cheval dont elle visita tous les recoins puis elle revint dans la bouche du dormeur.
Celui-ci dit à son réveil : "Si tu savais le beau rêve que je viens de faire, j’ai rêvé que j’étais dans un château où il y avait une infinité de chambres toutes plus belles les unes que les autres et sous ce château, jamais tu ne voudrais le croire, était enterré un grand trésor."
L’autre lui dit alors: "Tu veux que je te dise ce qui s’est passé : regarde, tu es allé dans cette tête de cheval. Oui... oui j’ai vu ton âme sortir de ta bouche sous la forme d’une mouche et se promener dans tous les recoins de ces ossements puis elle est rentrée dans ta bouche".
Alors, les deux hommes soulevèrent cette tête et creusèrent dessous et ils découvrirent un grand trésor.


Je souris et reprends mon souffle...

Et maintenant, voici l'histoire de l'Homme vert!

L'homme vert

En Guyenne était un homme vert.
Il apparaissait à l'improviste,
Engageait un brin de conversation
Mais disparaissait lorsqu'on voulait l'approcher.
Il savait tout de ses interlocuteurs,
Comme s'il les avait vu grandir.
Il perçait leurs pensées
Et révélait leurs intentions.
Personne ne savait rien de lui
Sauf qu'il était le gardien des oiseaux.
Beaucoup ne l'ont jamais vu
Et ne cherchent plus à le voir.
Ils laissent son histoire aux rêveurs.
Mais ceux qui ont eu la chance de le rencontrer
En gardent un souvenir impérissable.
C'est le cas du vieux Cazaux.
Deux fois, dans sa jeunesse,
Il parla avec le maître des oiseaux.
La première fois, il n'avait que dix ans.
Il cheminait avec son père,
Sous les murailles d'un château fort.
Subitement son père l'interpelle :
"Regarde".
Son doigt désignait la cime des ruines.
Le jeune enfant aperçoit l'homme vert,
Assis sur le rempart, les jambes dans le vide.
Il était entouré de centaines d'oiseaux,
Qui voletaient autour de lui.
Et lui semblait leur jeter des graines invisibles.
"Bonjour, homme vert, fit le père.
- Bonjour, homme vert, reprit le fils.
- Bonjour Père Cazaux, bonjour petit Cazaux,
répondit l'homme vert."
Au bout de quelques mètres, l'enfant se retourna.
L'homme vert avait disparu.
Le jeune Cazaux n'eut ensuite de cesse
De revoir ce personnage mystérieux,
Qui l'avait tant impressionné.
Il n'en dormait plus la nuit.
Il s'approchait du château,
Scrutait les murailles.
L'homme vert restait invisible.
Un après-midi, il grimpa jusqu'au sommet du roc.
Il s'étendit à l'ombre d'un arbre,
Au milieu des ruines, et s'endormit.
Tout à coup, le grondement du tonnerre le réveilla.
Des nuages noirs s'amoncelaient sur le château fort.
Subitement, un craquement se fit
Et les nuages déversèrent un déluge d'eau,
A la lumière des éclairs, qui sillonnaient le ciel,
Et au bruit de violents coups de tonnerre.
Petit Cazaux n'avait pas peur.
Il était même heureux de se trouver
Au centre de la tempête.
La tempête s'arrêta.
Il sortit de son abri.
Il entendit alors un bruit au-dessus de sa tête.
L'homme vert était là, assis sur la muraille.
"Bonsoir, petit Cazaux,lança-t-il à l'enfant.
- Bonsoir homme vert, reprit l'enfant.
- Dis-moi, il y a longtemps que tu me cherches.
Que me veux-tu ?"
L'enfant était bouleversé de bonheur.
Mais, au fait, il ne voulait rien.
La présence de l'homme vert lui suffisait.
Il fallait pourtant qu'il réponde à la question.
"Homme vert, vous êtes le maître des oiseaux.
J'aimerais que vous me donniez un merle.
Un merle qui siffle bien.
- Enfant, je ne donne pas mes oiseaux.
Je ne les vends pas non plus.
Si tu veux un merle,
Un beau merle qui siffle bien,
Attrape-le toi-même.
Maintenant, petit Cazaux, rentre chez toi.
Tes parents commencent à s'inquiéter."
Petit Cazaux se frotta les yeux,
Encore mouillés de pluie.
Quand il releva la tête,
l'homme vert avait disparu.
Il courut chez lui conter l'aventure.
On le crut sans peine.
De ce jour-là,
Les oiseaux venaient manger dans sa main,
Sans crainte d'être emprisonnés.
Aujourd'hui, petit Cazaux est devenu vieux.
Il n'a jamais revu l'homme vert.
Peut-être avait-il compris son message ?
L'homme vert n'avait plus rien à lui dire.


Mon histoire terminée, je m’incline devant l’assemblée et retourne à ma place
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MessageSujet: Re: 3 ans du BA : Histoires de Contes (Chancellerie) /gargote   3 ans du BA : Histoires de Contes (Chancellerie) /gargote EmptyJeu 17 Avr - 22:44

eullallie a écrit:
Lalie était retournée dans son bureau de la chancellerie afin de prendre le conte qu'on lui avait mainte et mainte fois raconté lors de ses entrevues avec les Franc-comtois...

C'est les cheveux défaits par une course effrénée qu'elle arriva icelieu...


Je l'ai....
s'exclama-t-elle sans prendre garde à dame Natafael qui récitait son conte avec émotion....

Oups.... pardon... Dit-elle en baissant la tete... maitenant le parchemin très serré dans ses mains tremblantes.

Elle patienta un instant, profitant du moment pour saluer ses amis et collègues attachés diplomatiques, ambassadeurs, vice-chambellan et chambellan...

Rick était venu... Lalie se souvenait de son poème rédigé pour les princes... quel talent il avait!!!

Mais c'était maintenant à son tour... elle prit son précieux papier...et s'avança lentement...


Citation :

Un chasseur de chamois sortit tôt un matin et escalada les montagnes. Parvenu à une haute altitude, il aperçut quelques chamois.
À l’instant même où il s’apprêtait à lancer une flèche, un terrible cri, sortit d’une crevasse, l’arrêta dans son élan. En se retournant, il vit un gnome hideux qui le menaçait dangereusement avec sa hache d’arme :

- Pourquoi, s’écria-t-il rageusement, t’attaques-tu depuis si longtemps à mes chamois et ne laisses-tu pas mon troupeau tranquille ? Maintenant, tu vas le payer de ton sang !

Le malheureux chasseur blêmît en entendant ces mots. La peur manqua de le faire tomber dans le vide. Finalement, il reprit ses esprits et dit au gnome :

- Je vous en supplie, pardonnez-moi ! Je ne savais pas que les chamois vous appartenaient et je n’ai pas d’autre moyen de subsistance que la chasse.

Le gnome se calma et déposa sa hache :

- C’est bon mais que je ne te revois plus jamais en ces lieux. Je te promets que tu trouveras le septième jour de chaque semaine, tôt le matin, un chamois mort suspendu près de ta maison ; mais prend bien garde d’épargner le reste du troupeau !

Après quoi le gnome disparut et le chasseur retourna pensivement chez lui, peu enjoué à l’idée de mener désormais une vie oisive.
Le septième matin, il trouva, suivant la promesse du gnome, un chamois bien en chair suspendu dans les branches d’un arbre devant sa maison et il s’en régala. La semaine suivante, il en fût de même, et ce manège continua pendant quelques mois.
Mais finalement, le chasseur ne put supporter plus longtemps cette inaction ; il décida, quoiqu’il advînt, de retourner à la chasse et de tuer lui-même des chamois plutôt que d’avoir sa nourriture fournie, sans le souvenirs de ses efforts pour agrémenter son repas.

Telle fut sa détermination qu’il reprit de nouveau les sentiers des hautes montagnes. Il jeta bientôt son dévolu sur un magnifique chamois mâle.
Le chasseur ajusta son arc et visa sa proie ; il était sur le point de tirer lorsque le gnome surgit devant lui, le saisit par la cheville, et le précipita, la tête la première, dans un précipice.

Personne ne revit jamais le chasseur....

Elle sourit, pensant au sens qu'avait cette légende...
Elle revint près d'Ethan, lui demandant des nouvelles de dame Asa en chuchotant...

aiguemarine a écrit:
[ Chancellerie de Guyenne ]

Aiguemarine triturait sa plume, ses méninges.
Des projets, des négociations en cours.
Bref, la vie tranquille...enfin, faut le dire vite... d'une Ambassadrice...

Tout à coup, son regard se posa sur une missive reçue du Bourbonnais quelques jours plus tôt.
C'était une invitation de Modsognir, son homologue, aux festivités des 3 ans du dûché.

Oups, panique à bord là... En retard...une fois de plus !

Aiguemarine se rua dans le bureau de son Chambellan afin de le prévenir. Le temps de faire préparer un coche aux couleurs de la Guyenne et ils se mirent en route pour Clermont.

Elle profita du voyage pour lui faire découvrir les us et coutumes du BA.
Son chambellan semblait ravi.


[ Sur le Parvi de la place de Clermont ]

Aiguemarine descendit la première du coche.
De nombreuses personnes étaient déjà présentes...
Ils prirent place dans la foule et écoutèrent les contes et légendes déclamés.

Elle se tournavers Sindbad et lui murmura :
Après vous Messire Chambellan ! euh, vous avez bien pris vos parchemins j'espère !

espoire a écrit:
Espoire avait fait le voyage jusqu’en Auvergne afin d’assister aux festivités du troisième anniversaire du duché.
Elle avait tellement voyagé les dernières semaines qu’elle ne sentait plus la fatigue a présent, la force de l’habitude, sans doute.


[ Sur le Parvi de la place de Clermont ]

Elle était arrivée en retard et manqua l’ouverture des festivités, donc elle se dirigea directement vers la salle des contes, elle s’avança donc vers le Chambellan, messire Modjo.

Bonjour excellence, Je suis ravie de vous revoir.

Elle sourit et rajouta

Je vois que les contes coulent à flot.

Sindbad a écrit:
Un nœud se noua dans l’estomac de Sindbad.

Son activité trépidante ne lui avait pas permis de préparer quoi que ce soit. En plus, en tant que Vice-Chambellan, il s’occupait davantage de recevoir les ambassadeurs des autres régions que d’aller y représenter la Guyenne. Dès lors, il n’avait pas de Duché d’affectation à proprement parler.

Puis, il se souvint qu’il représentait la Guyenne auprès du Royaume d’Angleterre. Il s’avança alors et parla ainsi :


Gentes Dames et gentils Messires, voici une légende qui débute fort loin.

Il y a fort longtemps, existait une ville lointaine, très lointaine, à l’entrée de l’Hellespontos, dans ce qui appartient ce jour à l’Empire Ottoman, Ἴλιος (Ilios), que vous connaissez peut-être en ce Royaume sous le nom de Τροία (Troia). A l’issue de dix ans d’une longue et glorieuse guerre contre les Achéens, la Ville de Troia tomba. Beaucoup périrent sous les coups achéens. Mais quelques uns parvinrent à fuir.

Un certain Corineus se trouvait parmi eux. Corineus était un solide gaillard, qui ne craignait rien ni personne. Revêtu de peau de bêtes, buvant dans le crâne de ses ennemis, il était craint de tous comme le guerrier tueur de géants. Son compagnon, Brutos, devait son prénom au fait que sa mère était morte en le mettant au monde, et qu’il avait occis son père d’une flèche.

Dans sa fuite, et à la recherche d’un royaume à gouverner, Corineus arriva au Royaume de France, sur les terres de Goffarius Pictus. Là, il commit l’erreur de chasser sans autorisation. Goffarius Pictus entra alors dans une colère terrible contre Corineus, et envoya un messager lui annoncer qu’avant le coucher du soleil, sa tête ornerait l’entrée de sa capitale. Le messager revint décapité à Goffarius Pictus.

Goffarius aligna alors la plus puissante de ses armées. Se hommes avaient été privés de nourriture, afin de pouvoir se repaître du corps de leurs ennemis. Mais Corineus et Brutos, l’un de sa terrible épée, l’autre de son arc et de ses flèches, les mirent en fuite. Puis, ils s’emparèrent du trésor royal, embarquèrent dans un navire et cinglèrent vers l’Albion.

Arrivés sur place, Brutos et Corineus rencontrèrent les maîtres d’Albion. C’était des géants de trois pieds de haut, dont la voix résonnait comme le tonnerre. Mais Corineus le tueur de géants n’eut point peur. Il délivra à lui seul les peuplades autochtones du joug des géants et lui et Brutos les soumirent bientôt à leur autorité. Brutos appela cette île Ile de Bretagne, d’après son nom. Il décréta que les habitants s’appelleraient désormais bretons et parleraient la langue britonnique, afin de se démarquer du parler gaélique.

Quant à Corineus, il partit dans l’ouest de l’île fonder la Corinée, qui devint Kernow en langue cornique. Cette région existe aujourd’hui sous le nom de Cornouaille, et y accueillit mes débuts diplomatiques.

althiof a écrit:
Althiof passa par le parvi de la Grande Place de Clermont où de nombreux diplomates s'étaient rassemblés. Il devait reprendre la route de Montpensier mais ne sachant quelle seraient ses disponibilités ces prochains jours il s'avança :

Bonjour à vous tous et merci d'être venu si nombreuux,

J'ai cotoyé de nombreuses personnes au travers de mes fonctions ducales et entendu beaucoup d'histoires mais d'où que viennent ces histoires je n'en ai jamais entendue de plus belles que les légendes bretonnes.

J'en ai glané quelques unes au détour d'une chope dans une taverne non loin de l'ambassade auvergnate en Bretagne mais mon breton plutôt médiocre ne m'a pas permis de les mémoriser parfaitement.

Je vais essayer de vous raconter la légende de Loc Envel.


Il prit sa respiration.

La petite commune de Locquenvel se trouve dans le petit canton de Belle-Isle-en-Terre. Son église est peut-être la plus ancienne du pays, mais personne n'en ai vraiment sûr. Son clocher porte en effet la date de MCXI. Elle est placée sous l'invocation de Saint Envel.

Envel, né dans le Royaume d’Angleterre au delà de la mer, vers le sixième siècle, était abbé. Il avait un frère, abbé comme lui, et une soeur, nommée Juna, qui était, elle aussi dans les ordres. Obligés de fuir les Saxons, ils s'expatrièrent et vinrent en Armorique.

Après leur débarquement sur la côte, ils marchèrent longtemps et s'arrêtèrent finalement à l'orée de la forêt de Coat an Noz. En françois cela signifie le "bois de la nuit". Le séjour leur parut agréable. Ils résolurent de s'y fixer. Ils bâtirent alors trois ermitages peu éloignés l'un et l'autre. L'ermitage de Saint Envel était en Locquenvel, précisément dans le lieu où se trouve l'église ; celui de son frère, à Belle-Isle, à l'endroit où s'élève la chapelle du Bois ; celui de Juna se trouvait en Plounévez-Moëdec. La rivière le Guic, affluent du Guer, qui forme en son estuaire le port de Lannion, séparait Juna de ses deux frères.

Envel se fit agriculteur et même éleveur. Et c'est lui que l'on invoque maintenant pour protéger les blés contre les corbeaux, et les bestiaux contre la maladie et les loups.


Il marqua une pause.

Sur l'un des vitraux de l'église, Envel apparaît un licol à la main, puis, un peu plus loin, on aperçoit un loup qui achève de dévorer une jument. Envel s'adressant au loup l'apostrophe en ces termes :

Manquet out dantec, Pa teus lac'het ma c'hazec. "Tu as manqué, bête à dent, Car tu as tué ma jument. "

Sur un autre vitrail, Envel enlace la tête du loup de son licol, et force celui-ci à le suivre et à lui tenir lieu, pour labourer son champ, de la jument qu'il a perdue. Et dans un quatrième tableau, on voit le loup attaché à une charrue et conduit par le saint, qui tient un fouet levé et prêt à frapper.

Non loin de l'église, la rivière le Guic coule sur un amoncellement de rochers. Bien que les eaux aient une apparence torrentueuse, on ne les entend pas. Et c'est là que la légende est belle...


Il marqua une nouvelle pause pour créer un peu de suspense.

En voici la raison :

Juna, très souvent, venait rendre visite à son frère, mais, par esprit de sacrifice, tous deux avaient fait voeu de ne se voir et parler qu'en demeurant chacun sur une rive différente. Un jour, la rivière avait été grossie par la pluie. Ses eaux grondaient avec un bruit si assourdissant que, bien en vain, Envel et Juna essayaient de s'entendre. Comme ils n'y parvenaient pas, Envel ordonna au torrent de se taire et, depuis, il n'a jamais osé élever la voix.


Il fit un petit signe et laissa la place.
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MessageSujet: Re: 3 ans du BA : Histoires de Contes (Chancellerie) /gargote   3 ans du BA : Histoires de Contes (Chancellerie) /gargote EmptyJeu 17 Avr - 22:45

aiguemarine a écrit:
Aiguemarine esquissa un sourire lorsque son Chambellan monta sur l'estrade afin de conter une légende...

Elle le savait fort occupé ces derniers jours. Malgré toutes ses charges, il honorait sa parole.
Aiguemarine l'écouta avec attention.


"Belle légende" pensa t'elle...

Aiguemarine applaudit.
Erfff... c'était à son tour...
Enfin, juste après son ami Al'...

Elle monta sur l'estrade, se râcla la gorge, sortit son long parchemin et commença la lecture...


Citation :
Il y avait une fois, dans l'ancien temps où la reine Berthe filait, une dame très riche qui parvenait à filer trois quenouillées chaque jour pendant sa veillée, en chantant d'un air ravi: "Tourne, tourne, mon fuseau! Saute, saute comme un crapaud et voltige comme un oiseau!"

Elle avait trois châteaux, les plus beaux du pays, et s'en allait de l'un à l'autre selon sa fantaisie. Il y en avait un qu'elle aimait particulièrement parce que c'était le plus grand, le mieux aménagé, le plus riant, qu'il était entouré d'un jardin très fertile, de nombreux domaines et de fortes terres que l'été couvrait de moissons sans pareilles.

Elle avait aussi trois fils en âge de se marier; ils s'appelaient tous les trois Jean, mais, pour les distinguer, elle appelait l'aîné Jean, le second Pas-Jean et le troisième Bon-Jean.

Les deux aînés avaient chacun leur fiancée, ou si l'on veut leur "promise"; le troisième, Bon-Jean, n'en avait pas quoique il fut le plus joli garçon, qu'on put voir et le plus accompli sous tous les rapports, parce que faisant peu de cas de l'esprit d'entreprise il ne mettait aucun empressement à courtiser les filles.

Or, un jour, leur mère qui ne paraissait avoir d'autre pensée que celle d'imiter les araignées, qu'on voit toujours pendues à leur fil et toujours occupées à leur toile, appela près d'elle les trois Jean et leur dit:

- Mes enfants, voici trois lots de chanvre, tous égaux, de même poids, de même qualité, un pour chacun de vous; comme vous êtes en âge de vous marier, confiez votre lot à la jeune fille que vous prétendez épouser et je promet mon plus beau château à celui qui me rapportera le plus beau fil.

Les trois Jean prirent leurs ballots et s'éloignèrent par trois chemins différents. Pour masquer son embarras, Bon-Jean, qui n'avait point de fiancée à qui confier l'ouvrage, prit un chemin désert à travers une contrée sauvage et marcha droit devant lui pendant longtemps sans même savoir où il allait.

Etant parvenu très loin, il se sentit envahi par une grande tristesse. "Que je suis malheureux de n'avoir point de fiancée! disait-il à haute voix, qui donc filera mon chanvre?"

Tout en parlant de cette façon il arriva sur la chaussée d'un étang où il entendit une voix qui lui parut belle et harmonieuse et cette voix disait:
- Quoi? Quoi? Quoi? Qu'as-tu Bon-Jean? Quoi? Quoi?

Saisi d'étonnement, on le serait à moins, il tourne la tête à droite, il tourne la tête à gauche, il regarde partout avec curiosité. Tout à coup, à ses pieds, qu'est-ce qu'il voit? Une grenouille, une grenouille qui lui lançait de bons regards pleins de compassion.

Sans penser à rien il répond alors tout bonnement:
- Ma mère a promis son plus beau château à celui de ses trois enfants qui lui rapporterait le plus beau fil: voilà bien mon chanvre, mais je n'ai point de fiancée et je ne sais pas à qui le confier pour le faire filer.

- Hé! Quoi! Quoi! Bon-Jean, jette-le dans l'eau. Dans l'eau, près de moi, quoi!
Il ne fait ni une ni deux: il jette le chanvre dans l'eau, près de la grenouille, couleur d'espérance, et puis il rebrousse chemin et revient tout droit chez lui.

Quelques jours plus tard, la mère fait appeler ses fils et leur dit:
- Il est temps. Allez quérir votre fil. Vos fiancées doivent avoir achevé l'ouvrage.

Jean et Pas-Jean partirent d'un pas leste et joyeux parce qu'ils étaient tous les deux remplis de confiance.

Bon-Jean, la tête basse et l'air songeur, se rendit tristement au bord de l'étang où sans penser à rien il attendit en poussant de grands soupirs et de grands gémissements.

J'étais une jolie petite fille, un peu fée quand par jalousie une méchante fée, très vilaine, mais plus puissante que moi, m'a condamnée à vivre avec mes soeurs et mes servantes dans une demeure enchantée au fond de cet étang. Elle nous a jeté un sort. En vertu de ce sort je ne peux paraître en dehors de cette maison, soumise à un enchantement, que sous la forme d'une grenouille, telle que tu me vois. Mais le sort sera levé le jour ou quelque jeune homme voudra m'épouser et me le promettra dans cette maison de verre que j'habite avec mes soeurs et mes servantes et qui est cachée au fond de l'étang.

Quoi! Quoi! Bon-Jean, viens chez moi.

Sans penser à rien, Bon-Jean saute alors dans l'étang, tout bonnement.
Il se sent bien doucement tiré vers le fond de l'eau et en moins de rien il se trouve à son grand étonnement dans la maison enchantée qui était un vrai palais de cristal. Aussitôt, en entrant avec lui, la pauvre grenouille reprit sa forme naturelle et devint sous ses yeux la plus jolie fille qu'on puisse imaginer.

Elle allait et venait au milieu de ses soeurs et de ses servantes et gouvernait parfaitement la maison où rien ne manquait pour le plaisir de la vie, sauf que l'emprisonnement forcé empoisonnait le plaisir.

Bon-Jean n'attendit pas un instant pour demander la main de cette merveilleuse fiancée qu'il amena bien vite vers sa mère car le sort était levé.

Et lorsque les trois frères se présentèrent ensemble devant leur mère avec leurs fiancées, celle de Bon-Jean l'emporta tellement sur les deux autres par sa beauté, sa bonne mine fraîche et rose, sa souplesse, sa vigueur, sa finesse et sa gaîté, que la mère après avoir poussé des cris d'admiration qui n'en finissaient plus et proclamé que c'était la plus "gente", donna enfin le plus beau château à Bon-Jean qui a été pendant toute sa vie l'homme le plus heureux qu'on ait jamais vu.

Elle salua l'assemblée, redescendit de l'estrade et rejoignit Messire Sindbad...



Etolus a écrit:
S'approchant de Dame Ysabeau, son homologue, qui descendait de l'estrade, Etolus murmura :


- Excellence, merci d'être venue nous gratifier de cette démontration d'amitié. Votre lecture était des plus juste, ajouta-t-il dans un sourire. Et entre nous, ce genre de conte est celui qui m'amuse le plus. J'en ai un également pour vous, un conte berrichon. Peut-être le connaissez-vous. Vous pourrez l'entendre si vous restez un peu.


Etolus écouta encore quelques conteurs se succedant. Après le passage de Dame Ysabeau, ceux de leur Excellences de Guyenne étaient très réussis. Un peu intimidé de se proposer après eux, il monta néanmoins sur l'estrade et s'adressa aux personnes venues écouter le concours de contes.

- Vos Excellences, mes amis et amateurs de contes, écoutez celui-ci. Il m'a été conté lors de court séjour en Berry, Duché frontalier du village où je vis.


Etolus respira un grand coup avant de se lancer.


La Vieille et la Pie


Les mauvaises langues racontent, dans un petit hameau en Berry, que la mère Pinguet, vieille à souhait, au profil de sorcière, verrue sur le nez, était bel et bien ce qu’elle paraissait.


Vide et silence se faisait sur son passage, lorsqu’elle osait traverser le village. Beaucoup prétendaient, pour l’avoir espionné, qu’elle se rendait quelques nuits, au sabbat de minuit, toute courbée, lourdement appuyée sur son manche à balais.


Elle incarnait à la vérité la méchanceté : c’était une vraie plaie.


Nul n’était assez vaillant pour franchir le clos de son taudis. Nul, sauf une pie. Elle se posa un matin au rebord de l’unique fenêtre, bousculé par le vent, plus courageuse que les gens, la pie, aux yeux de la Vieille mère Pinguet, ne songeait qu’à la narguer de son cri aigre et répété.


Cette nuit là, la porte du foyer, secouée par une poussé appuyée de Borée, manqua de s’écrouler, mais laissa pénétrer le souffle agité de la nuitée. Impossible pour la Vieille de dormir. Pots renversés et cendres de l’âtre au sol répandues. L’astre du soir, perçant le carreau de la masure, projetait sur le mur d’inquiétants mouvements d’ombres. Pour se protéger de ce qu’elle devinait (la présence du malin à n’en point douter), elle enfouit son vilain nez, sous la grossière taie d’oreiller. Impossible de respirer, non point à cause du drap léger, mais d’un poids sur sa poitrine venu s’écraser. Avisant ce qu’il en était, elle aperçu la pie et n’osa plus bouger. Toute la nuit s’écoula sans que la vieille ne bougea.


La première chose au matin que son regard cueillit, fut la moqueuse pie, toujours au bord de la fenêtre. Elle ne put, la nuit suivante, dormir sans suer, à la pensé d’être peut-être réveillé. Avant que l’aube ne vienne, elle guetta la pie ; l’innocente ne tarda pas et dans le piège échoua : la vieille l’attrapa et se demanda, quelle vengeance elle pourrait exercer sur le démon noir et blanc ainsi attrapé.


Je me souviens encore des mots que choisirent pour me raconter mes compagnons de taverne, pour décrire la cruauté de la Vieille :


« Elle la tenait entre ses doigts griffus, se demandant quel supplice elle allait lui infliger.
Ferait-elle de sa tête une pelote d'épingles ? Lui couperait-elle pattes et bec ? La brûlerait-elle à petit feu ?
Un diabolique sourire détendit ses lèvres pincées. Elle avait une idée.
Elle ouvrit son coffre, y jeta la pie et, laissant retomber le couvercle comme la pierre d'un tombeau, elle prononça cette phrase :
- Tu mourras de faim ! »


Et ainsi il advint.


Ne voyant plus la Vieille, au bout de quelques jours, les voisines se risquèrent à hasarder un œil du coin de sa chaumière : étendue sur le lit reposait la prétendu sorcière ; la mère Pinguet avait bel et bien rendu son dernier soupir. Cherchant un drap pour l’ensevelir, elles découvrirent le corps de la pie.



Sentant le rouge lui monter aux joues, Etolus s'inclina et se pressa de retomber dans le plus grand anonymat.





[HRP : Conte librement inspiré de La Vieille qui fit sa mort elle-même, de Claude Seignolle. Le passage entre guillemet est directement rapporté de ce conte. Le reste est une réécriture. /]

Ysabeau a écrit:
Ysabeau aimait les contes. Elle resta donc dans la salle, écoutant attentivement ce que les uns et les autres racontaient.
Son homologue Etolus vint la saluer et lui murmurer à l'oreille le plaisir qu'il avait eu à l'écouter. Elle rosit et lui sourit.

Puis il raconta avec beaucoup de verve l'histoire de la mère Pinguet...

Ysabeau applaudit, et resta dans la salle, attendant les autres contes, les autres légendes...
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MessageSujet: Re: 3 ans du BA : Histoires de Contes (Chancellerie) /gargote   3 ans du BA : Histoires de Contes (Chancellerie) /gargote EmptyJeu 17 Avr - 22:45

Siva a écrit:
Le Chambellan de Champagne etait arrivé tardivement aux festivités.Malgré ses reprimandes au coche qui tardait trop a son gout,elle finit enfin par arriver en BA.
Elle avait raté la messe et le discours,ce qui la mis d'humeur agacé.Mais elle n'avait pu mieux faire du fait de son engagement dans la guerre qui touchait son Duché.

Aussi après avoir fait un tour des animations,tomba t elle sur une estrade ou des diplomates montaient pour raconter un bout de leur pays.
Elle ecouta donc longuement et silencieusement les recits.

Le dernier recit comptait l'histoire d'une vieille et d'une pie,et les applaudissements furent sonores,elle même s'y melant.
Une fois le calme apparemment revenu,elle hesita,puis haussant les epaules fit un signe a la garde qui l'avait suivi jusque là,ses deplacement etant securisés au mieux.
La Baronne defroissa sa robe,et verifia rapidement le voile qui couvrait ses cheveux,puis une fois son recit trouvé,fit un signe a son valet qui lui tendit son luth.Elle s'avanca alors,et monta a son tour sur l'estrade,.Siva s'eclaircit alors la voix et prit la parole


Hum,bien...Je vais vous conter une vielle legende,nait dans un temps lointain et oublié de beaucoup,dans mon Duché,la Champagne.

Ainsi peu avant la ¨fête de la naissance de Christos,il etait coutume de chanter "la Complainte des enfants au saloir"


Accordant rapidement son instrument,elle entonna quelques notes,qu'elle ponctua bientot d'une voix juste et limpide

Il était trois petits enfans,
Qui s'en allaient glaner aux champs.
Ils sont tant allés et venus
Que le soleil on n'a plus vu.
S'en sont allés chez un boucher :
« Boucher, voudrais-tu nous loger ? »
- « Allez, allez, mes beaux enfants,
Nous avons trop d'empêchement. »

Sa femme, qu'était derrière lui,
Bien vitement le conseillit :
« Ils ont, dit-elle, de l'argent,
Nous en serons riches marchands. »

Entrez, entrez, mes beaux enfants !
Y a de la place assurément.
Nous vous ferons fort bien souper,
Aussi bien blanchement coucher. »


Les notes s'arreterent,et un sourire malicieux se dessina sur ses levres,tandis qu'elle feint une posture fourbe,frottant ses mains et plissant les yeux d'un air menacant.Elle imitait là le boucher.Recommencant a jouer,elle continua mais d'une voix proche du murmure,pour qu'on tende l'oreille

Ils n'étaient pas sitôt entrés,
Que le boucher les a tués,
Les a coupés tout par morceaux,
Mis au saloir comme pourceaux.


Nouvel arret,secouant la tete d'un air faussement depité,elle fit la moue,avant de reprendre son recit et sa melodie.

Quand ce fut au bout de sept ans,
Saint Nicolas vint dans ce champ.
Il s'en alla chez le boucher :
« Boucher, voudrais-tu me loger ? »

« Entrez, entrez, Saint Nicolas !
De la place, il n'en manque pas. »
Il n'était pas sitôt entré,
Qu'il a demandé à souper.

« Voul'ous un morceau de jambon ? »
- « Je n'en veux pas, il n'est pas bon. »
- « Voulez-vous un morceau de veau ? »
- « Je n'en veux pas, il n'est pas beau.


arretant de jouer un court instant,elle montra du doigt un objet invisible

« De ce salé je veux avoir,
Qu'y a sept ans qu'est dans le saloir. »
Quand le boucher entendit ça,
Hors de sa porte il s'enfuya.


Siva se mordit la levre feignant la honte et l'etonnement du boucher,puis sourit doucement avant de recommencer a jouer

« Boucher, boucher, ne t'enfuis pas !
Repens-toi, Dieu te pardonn'ra. »
Saint Nicolas posa trois doigts
Dessus le bord de ce saloir.

Le premier dit : « J'ai bien dormi ! »
Le second dit : « Et moi aussi ! »
A ajouté le plus petit :
« Je croyais être en paradis ! »


Un dernier accord,et le Chambellan cessa de jouer.Un sourire satisfait se dessina sur ses levres,et la Dame s'inclina humblement devant le petit public

Merci de m'avoir ecouté,et longue vie a notre ami,le Bourbonnais Auvergne!

Sur ces bons mots,elle descendit alors de l'estrade laissant la place au suivant

lullabyGrimwald a écrit:
Lullaby écouta attentivement les personnes raconter les contes, elle sourit et apprécia leurs présences. Plus d’étrangers que de bourbonnais mais cela prouvait que leur travail à la chancellerie portait ses fruits.

Elle écouta Sindbad avec un sourire et s’avança.


Vous m’avez laissez bien dépourvu la dernière fois ou nous nous sommes vu, mais heureuse que vous preniez le temps de venir prendre un conte.

Elle lui adressa un sourire et alla vers Espoire pour la saluer

Chère chambellan du Lyonnais et ambassadrice royale, un plaisir de vous voir ici ! Comme promis….

La vice chambellan s’inclina devant elle avec respect.

rougail a écrit:
Après un relativement long voyage, Rougail arriva en B-A.
Il avait reçut une missive l'invitant dans ce duché.
Il avait voyagé en calèche, et les chemins cahoteux lui avaient laissé des douleurs dans les reins.
La calèche avait, à plusieurs reprises, les roues coincées dans de la boue printannière: cela les avait retardé.
Durant ce voyage, Rougail avait sortit un parchemin, une plume et de l'encre.
Il s'était creusé la tête, mais son esprit était juste capable de faire une liste de courses ou de sortir un nouveau traité...
Ils passèrent les portent de la ville et se dirigèrent vers le château où ils s'annoncèrent.
Rougail descendit de la calèche et alla se rafraichir puis marcha jusqu'à la salle de réception.
Il y reconnut Eullallie, l'ambassadrice.
Il alla la saluer, avec un fort accent franc comtois.


Bonjour!
cela me fait plaisir de me retrouver en B-A.
quel beau pays!
j'ai entendu votre conte, et cela m'a rappelé ma mère qui me le racontait souvent lorsque j'étais petiot... cela m'a ému...
je connais peu de contes sur votre duché, mais ce que je sais, c'est que la bourrée auvergnate est une danse: je suis plus un danseur qu'un poète!

eullallie a écrit:
Lalie assistait à la "danse" des ambassadeurs-conteurs d'un soir...

Quand un homme arriva droit sur elle. Il la complimentait sur son conte, ce qui avait comme effet immédiat de la faire rougir...de fierté...

Bonjour!
cela me fait plaisir de me retrouver en B-A.
quel beau pays!
j'ai entendu votre conte, et cela m'a rappelé ma mère qui me le racontait souvent lorsque j'étais petiot... cela m'a ému...
je connais peu de contes sur votre duché, mais ce que je sais, c'est que la bourrée auvergnate est une danse: je suis plus un danseur qu'un poète!


Le bonjour votre excellence.
Révérence respectueuse. Sourir entendu de le voir icelieu...

Je vous remercie... en effet, l'Auvergne est magnifique, surtout en cette saison, lorsque la vie renait dans la nature...

Avez-vous fait bon voyage?
Vos appartements sont prêts, j'y ai veillé personnellement.

Vous souvenez-vous de messire Ethan?

Salutations cordiales de l'attaché diplomatique...

Messire Rougail semblait prêt à danser... qu'à cela ne tienne... un bal était prévu, il serait encore présent, on ne fait pas un si long voyage sans danser un peu...

Et bien, si vous voulez danser... un banquet de cloture est prévu dans quelques jours...


Apres avoir longuement discuté avec le chancelier franc comtois, elle héla un valet afin qu'il réponde aux désir du voyageur.

~Ethan~ a écrit:
Ethan discutait discrètement avec la Consul, après l'avoir rassurée sur l'état de santé de sa douce, s'arrêtant pour écouter les autres conteurs
Un homme qu'il reconnut s'approcha d'eux, les salua


Bien le bonjour votre Excellence ravi de vous accueillir en notre Duché, s'incline en marque de respect

Sourit aux propos du Chambellan, la danse, exercice dans lequel il excellait aussi mais du moins ne se proposerait il pas comme cavalier
Ils discoururent un instant et puis Dame Lalie interpella un valet, quelque rafraîchissement serait de bon aloi
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MessageSujet: Re: 3 ans du BA : Histoires de Contes (Chancellerie) /gargote   3 ans du BA : Histoires de Contes (Chancellerie) /gargote EmptyMar 29 Avr - 8:56

espoire a écrit:
Espoire s’excusa auprès du chambellan du BA puis prit la parole a son tour pour conter.

Oui comme promis, si vous voulez bien m’excuser excellence, je vais contribuer à ma manière à ces festivités avec un conte de votre beau duché.

Citation :

Il y avait une fois dans le royaume de Pimprelin le roi le plus sot et le plus crédule qu'on ait jamais vu. En dehors de la chasse et de la pêche, son grand plaisir était d'aller chez sa soeur de lait, mariée à un nommé Cornancu, homme d'esprit subtil et rusé, qui lui faisait sur toutes choses, même les plus simples, de merveilleux récits.
Par des ruses inattendues, cet homme savait obtenir du roi qu'il lui donnât de grosses sommes d'argent.
Ayant si bon crédit et mille tours en leur sac, M. et Mme Cornancu menaient joyeuse vie, toujours en liesses, noces et festins, toujours d'ailleurs la poche vide, mais sachant la remplir quand il fallait.
Ils avaient la partie belle depuis quelques temps déjà que le roi s'était marié. La reine, fille unique et héritère d'un roi voisin, avait été mariée contre son gré, sous prétexte que le royaume de Pimprelin valait bien deux fois celui qu'elle devait avoir de ses parents. Et l'ennui de vivre en tête à tête avec la sotte Majesté lui avait donné une maladie noire.
Rien ne pouvait distraire sa tristesse; elle jaunissait à vue d'oeil, et les médecins du royaume, appelés en toute hâte, avaient déclaré qu'ils ne répondaient pas de sa vie si l'on ne parvenait pas à la faire rire, ou tout au moins à la faire sourire.
Après avoir vainement essayé de la distraire avec des fêtes, des danses, des spectacles badins, le roi s'avisa de rechercher les inventions les plus amusantes et les plus nouvelles. Cornancu avait fourni un grand nombres d'inventions; et comme une fois il avait failli faire sourire la reine, le roi venait voir très souvent chez lui ses dernières trouvailles.
Un jour, voyant de loin venir Sa Majesté, Cornancu qui se chauffait dans sa cuisine, au coin de la cheminée, jeta vite un plein seau d'eau sur le feu, au dessus duquel bouillonait une bonne soupe fumante; ensuite il prit à brassée les tisons mal éteints et les jeta par la fenêtre, non sans se brûler cruellement les doigts; enfin mettant la main à la crémaillère, il en détacha le pot au feu qu'il plaça par terre au milieu de la cuisine.
Un fouet à la main, il fouettait le pot à tour de bras de toutes ses forces, quand le roi entra seul, familièrement, comme il en avait l'habitude.
- Que fais-tu Cornancu? demanda-t-il intrigué.
- Sire le roi, tel que vous me voyez, je fais cuire ma soupe.
Et en effet, on voyait fumer le couvercle; une bonne odeur de légumes bouillis s'en échappait; on entendait chantonner un doux bruissement.
- Tu fait cuire ta soupe sans feu? Et comment ça?
- Et pardi! en tapant sur ce pot que vous voyez avec le fouet que voilà. C'est ma marraine qui m'a donné à la fois le pot et le fouet. Elle était un peu fée. Tenez! J'ai tapé trop fort et je me suis brulé les doigts! Aïe!
Mais maintenant la soupe est cuite, car il suffit de fouetter pendant cinq minutes.
- Voilà qui est vraiment merveilleux! s'écria le roi.
- Sire, je ne vous laisserai point sortir de chez moi que vous n'ayez taté de la soupe au fouet.
Le roi en mangea une pleine écuelle et demie et la trouva excellente, sauf qu'elle était un peu chaude.
- C'est une chose extraordinaire, dit-il, et ce prodige amusera la reine sûrement. Vends-moi donc le pot et le fouet de ta marraine. Combien en veux-tu Cornancu?
- Sire le roi, pour rien au monde je ne consentirais à me séparer de ces souvenirs deux fois sacrés, si ce n'était pour un aussi bon roi que vous l'êtes. En souvenir de vos bontés passées et dans l'espoir de vos bontés futures, je veux bien quand même vous les céder. Remplissez mon pot de pièces d'or trébuchantes et sonnantes, et il est à vous, avec le fouet par dessus le marché.
- Marché conclu, Cornancu!
Le roi revint à son château, ravi d'avoir à si bon compte acheté une merveille dont personne, en aucun pays du monde, n'avait encore entendu parler. L'intendant des Menus-Plaisirs, dépêché auprès de Cornancu, rapporta, moyennant finance, le pot et le fouet enchantés.
Ils furent placés dans le Grand Salon du château qu'on appelait le Salon d'Or, parce que tout y était en or, depuis les poutres du plafond jusqu'aux carreaux sur lesquels on marchait; les tentures étaient tissées de fil d'or; les fauteuils (dont le plus beau était naturellement le trône), la cheminée, les chenêts, et jusqu'à la pelle et aux pincettes, tout était en or massif. Ce qu'il y avait de plus beau, c'était le soufflet, un joli petit soufflet également en or, mais d'un ouvrage plus magnifique que tout le reste: on y voyait d'un côté le soleil rayonnant figuré par une profusion de diamants, et de l'autre côté la lune et les étoiles représentées par toute espèce de pierres précieuses.
C'est dans ce superbe salon que le roi fit appeler la reine, les dames de la cour, les ministres, les chambellans, ainsi que la foule des courtisans.
Ils s'assemblèrent en cercle autour du pot dans lequel solennellement, le Grand Marmiton du château prépara la soupe.
Alors le roi s'écria:
- Vous allez voir le plus grand prodige du monde. Quand j'aurai fouetté ce pot avec le fouet que voilà pendant cinq minutes, la soupe sera cuite à point.
Mettant bas son habit chamarré, il posa sa couronne sur un guéridon, releva ses manches de chemise et fouetta le pot de toutes ses forces.
Les dames de la cour en falbalas, les ministres avec leurs portefeuilles sous le bras, les chambellans avec leurs clefs dans le dos, la foule des courtisans, les marmitons attirés par la curiosité, tout le monde ouvrait de grands yeux; mais par respect pour la personne royale personne ne broncha.
Quant à la reine, voyant son auguste époux dans cet accoutrement, les cheveux ébouriffés, le visage rouge comme la crête d'un coq, le voyant suer, haleter, s'époumoner à fouetter le pot, elle fut prise de fou rire, et, assise sur le trône, elle se tordit dans les contorsions d'une joie extravagante.
Au bout de cinq minutes, lorsqu'il put constater qu'on l'avait mystifié, le roi entra dans une colère épouvantable:
- Qu'on aille me chercher Cornancu! Qu'on le jette en prison! misérable, tu as lésé ma Majesté! Tu seras pendu, Cornancu, pendu, pendu! Il faisait un bacchanal de tous les diables.
Voilà qu'au moment où il exhalait sa colère, les médecins accourent auprès de lui avec des exclamations de joie et de triomphe:
- Ah! Sire, la reine a ri, la reine rit, la reine a recouvré la santé! Venez la voir vous-même, elle se tord de rire sur le trône. Faîtes au plus vite publier cette heureuse nouvelle par tout le royaume.
- Sire, dit à son tour la reine, je me sens complètement rétablie. Voici le pauvre Cornancu que deux gardes amènent enchaîné; faîtes-lui grâce, je vous en conjure; c'est à lui que je dois la santé; et pour achever ma guérison, attachez-le à notre service; il sera notre bouffon.
Enchanté de voir que le visage de la reine respirait déjà la santé, le roi se mit à sourire discrètement.
- Cornancu, je te fais grâce, dit-il d'un ton paterne, et je te prends pour bouffon. Cependant, comme il serait d'un mauvais exemple qu'ayant lésé ma Majesté tu n'en sois pas puni, voilà la seule vengeance que je veux tirer de toi - et, ce disant, il lui allongea une maîtresse gifle qui lui fit voir trente-six chandelles.
- Sire le roi, grand merci de votre grâce et de l'honneur que vous me faîtes, répondit Cornancu d'un ton pénétré de reconnaissance. Voici justement ma femme qui arrive toute en pleurs parce qu'elle croit que je vais être pendu et qu'elle ignore tout de vos bonté pour moi. Permettez que je les lui fasse connaître; que je lui montre ma joue où sont imprimés vos cinq augustes doigts; qu'elle voie de quel magnifique soufflet Votre Majesté a daigné m'honorer. Et afin quelle n'en perde jamais le souvenir, permettez que je lui donne, moi aussi, un soufflet.
- Oui, dit le roi, mais un joli petit soufflet, bien doucement car c'est ma soeur de lait.
- Volontiers, Sire, un très joli petit soufflet, et très doucement, répondit Cornancu.
Alors tout doucettement, au coin de la cheminée, entre la pelle et les pincettes, il prend le joli petit soufflet d'or et le donne à sa femme.
Le roi en fut tellement ahuri et fit une si drôle de tête que la reine partit d'un éclat de rire encore plus bruyant et prolongé que la première fois: par où les médecins virent bien - et le déclarèrent - qu'elle était complètement guérie.
Son teint reprit ses belles couleurs; et le roi ravi de cette métamorphose, jugea qu'elle valait bien une nouvelle faveur. Non seulement il donna le soufflet d'or à Cornancu en riant de bon coeur, mais il y ajouta la pelle et les pincettes, et le nomma Premier Ministre.
Et depuis ce temps-là le royaume de Pimprelin est le plus florissant de tout l'univers.
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MessageSujet: Re: 3 ans du BA : Histoires de Contes (Chancellerie) /gargote   3 ans du BA : Histoires de Contes (Chancellerie) /gargote EmptyMar 29 Avr - 8:56

legowen a écrit:
Legowen avait finalement trouvé beaucoup de légendes se rapportant à l’Artois Une cependant avait retenu plus particulièrement son attention, elle décida de la conter aux habitants . Elle se dirigea vers la place.
Beaucoup de monde déjà, elle aperçut sa Vice Chambellan et , s’approchant, la salua

Bonjour Dame, cette idée pour les 3ans de notre duché, est une réussite ne trouvez vous pas ? les habitants ont l’air d’apprécier vu la foule, et il semble avoir eu beaucoup de participants déjà


Puis se fut son tour, la jeune femme s’excusa après de sa vice chambellan et monta sur l’estrade , sourit


Bonjour à tous, et bien voici le moment pour moi de participer aussi, et de vous conter une légende de l’Artois. J’avoue que le choix fut difficile , tant cette belle région est riche en contes tous plus intéressant les uns que les autres . Un cependant m’a plus particulièrement touchée.
Il se passe aux temps des croisades , en ces pays où les fiers croisés se sont rendus, plein d’allant et d’espoir


la jeune femme femme commença son récit , en changeant de voix selon les moments


Mais en cette journée, c’était la consternation qui régnait , les fiers seigneurs baissaient, de honte, leurs visages pâlis par la fatigue des combats. Ils n’avaient pu empêcher ce funeste moment,

Le Roi de France était prisonnier des infidèles.

On l'avait vu s'éloigner sous bonne garde, rançon avait été demandée

Sous une vaste tente, tous tinrent conseil et rivalisèrent de générosité pour réunir le trésor nécessaire à la délivrance du roi. Pourtant, tous leurs biens réunis n'atteignaient pas la moitié de ce qui leur était demandé.
L'ennemi se dit prêt à accepter la rançon, bien qu'elle fut incomplète, mais un otage devait prendre la place du Roi jusqu’au versement total de la somme demandée.

Un homme s'avança sortant du rang figé des seigneurs muets. C'était un croisé venu de l’Artois
C'était le Sire de Créquy.

On promit d'envoyer de France le prix de sa libération; pour l'amour de son roi, il se livra au supplice des fers et de la longue attente.
Celle-ci dura dix années

Créquy pensait sans trêve à sa région et ses habitants, à son château serti de frondaisons, à ses troupeaux paissant l'herbe des jeunes pâturages, à la rivière qui coulait proche de sa belle demeure
Il pensait surtout à sa dame, si belle, si jeune encore ; il regardait sans fin un anneau d'or, si fin qu'il n'était presque plus qu'un fil. Quelques jours avant son départ pour la croisade, un mendiant reçu au château l'avait prélevé sur l'anneau de sa femme et le seigneur l’avait pris pour partir en croisade

Puis vint un jour qui commença comme tous les autres. Un mince filet doré apprit au captif qu'il régnait dehors grand soleil. Les yeux de Créquy fixèrent ce rayon sans pouvoir s'en détacher, le filet lumineux brûlait ses yeux, entrait dans sa tête et semblait brûler le cerveau. Maintenant, il bougeait et le prisonnier bougeait avec lui; il l'attirait, le soulevait .Créquy s’évanouit .
Quand il reprit ses sens, il se trouvait à l'orée d'un bois, proche d’un pâturage, dans un pays inconnu. Au loin une cloche sonnait.
Un troupeau déboucha d'une sente dans un terrible aboiement de chiens.



Qui es-tu? demanda le berger

Où suis-je? interrogea l'autre

Quand il sut qu'il était sur ses propres terres, Créquy retrouvant son autorité, s'écria

Je suis ton seigneur, le sire de Créquy

Un rire sonore lui fit écho

Notre maître est parti à la croisade voilà plus de dix ans et même qu'il y est mort, à preuve aussi que demain sa belle dame en épouse un autre.
Passe ton chemin , ou je lance mes chiens à tes trousses...


il est vrai que le sire de Créquy tout en haillons, ressemblait plus à un mendiant qu’à un seigneur .

Je suis le sire de Créquy... aussi vrai que mes doigts vont s'enfoncer dans cette pierre!

Et ce disant, il entra les doigts dans une grosse pierre.
A ce spectacle prodigieux, le berger prit peur. Bien sûr, c'était le Malin en personne qu'il avait rencontré. Plantant là son troupeau et poussant des cris de damné, il s'enfuit, entraînant ses chiens dans sa panique.
Créquy n'eut qu'à le suivre pour gagner le village. Au bord d'une légère déclivité, il s'arrêta : le château se dressait fier et puissant, les demeures serves autour de lui. Toutes les cloches sonnaient, celle du donjon, celles de la chapelle.
Créquy comprit alors que le berger lui avait dit vrai.

Au château, il demanda, par le saint nom du Seigneur, à solliciter lui-même une faveur à la dame de céans.
Créquy reconnaissait des visages, prononçait des noms, tous le fuyaient croyant à un tour de sorcellerie. On l'enferma. La dame ne voulut pourtant point, la veille de son mariage, refuser d’écouter un pauvre Elle fit ouvrir la porte verrouillée.


Qu'as-tu donc à me dire ?

Ce que Dieu a uni, les hommes ne doivent le désunir

Mon seigneur est mort à la Croisade; voilà plus de dix ans que je n'ai de ses nouvelles. Tous les autres croisés sont revenus... J'ai attendu longtemps , espéré, mais ma famille veut que je reprenne époux

Votre seigneur n'est pas mort. Attendez seulement quelques jours. Je vous annonce son retour prochain.

Je me marie demain, les noces sont préparées et déjà, venus de leurs lointains domaines, tous nos invités sont arrivés ici.

Noble dame, avez-vous encore l'anneau sur lequel l'orfèvre pèlerin préleva pour votre seigneur-croisé un léger fil d'or?

Le voici.

Eh bien voilà ce fil... je l'ai toujours gardé moi aussi. Je suis le sire de Créquy.

La jeune femme se jetta dans les bras de son époux. Et le lendemain, les vastes salles du château retentirent des rires des convives, les troubadours chantèrent les batailles et les amours pour fêter le retour du sire de Créquy, fidèle à sa foi et dévoué à son roi.



Voici, la légende qui se rapporte au Seigneur de Créquy, une légende ? en est -on vraiment sur? en tout cas, une bien belle histoire de dévouement , de fidélité et d'espoir

Legowen sourit, salua l'assemblée et descendit de l'estrade pour laisser la place à un autre conteur

lullabyGrimwald a écrit:
Bonjour Dame, cette idée pour les 3ans de notre duché, est une réussite ne trouvez vous pas ? Les habitants ont l’air d’apprécier vu la foule, et il semble avoir eu beaucoup de participants déjà.

Lullaby regarda Legowen avec un grand sourire, elle s’inclina pour la remercier et la laissa partir en silence pour ne pas trop la perturbée.
Elle avait fort apprécié le contes de la Chancelière en du Lyonnais, Espoire était fort bonne narratrice. Le conte de son ambassadrice était tout aussi charmant.


La blonde monta sur l’estrade et dit.

Il semblerait que ce soit a mon tour j’ai préféré attendre la fin, je vais donc conter une histoire auvergnate, puisque le Vice Chancelier Elra en a conté une sur le Poitou.
J’aime ce conte car il mélange paganisme et aristotelisme…


Lullaby pas sure du mot préféra continuer

Les gorges profondes des ruines du vieux château de Montravel étaient autrefois l’habitation des fées. Plusieurs d’entre elles s’étaient rendues odieuses et redoutables par des vols et des enlèvements de petits enfants.
Une pauvre paysanne à qui elles venaient d’enlever l’enfant était dans la plus grande désolation. Un jour qu’elle pleurait à chaudes larmes, elle vit apparaitre près de la fontaine, Blanche Fleur la fée bienfaisante que tout le monde aimait parce que parmi ses pareilles, c’était la seule qui se plut à faire du bien.

Blanche-Fleur à la mère désolée dit :

-Pauvre mère, moi je te plains, mais tu n’as pas longtemps à pleurer. Place bien vite à l’entrée de la cave des fées une paire de sabots bien lustrés et va te cacher au plus prés de façon a pouvoir agir rapidement.

Ce que dit la fée fut fort vite fait. Un petit ‘fadou’ sortit de la caverne et voyant les jolis sabots, les admire et essaye de le mettre à ses pieds, mais il s’emmêle, trébuche et tombe. Aussitôt, il fut saisit et emmené au loin.
Ce fut la mère fée qui se mit donc à pleurer, alors un échange fut convenu, pour que chaque enfant retrouve sa mère.

Cependant les méchantes compagnes de Blanche-Fleur ne tardèrent pas à découvrir que c’était elle qui avait indiqué le stratagème a la pleureuse, et aussi âpres l’avoir maltraitée, elles la chassèrent avec dureté.

Blanche-Fleur exilée dans les environs, cheveux en désordre, son doux et beau visage terni par la douleur, portant son enfant, avançait par les chemins. Elle ne demandait ni n’acceptait rien pour elle, mais seulement pour l’enfant, et quand on la pressait pour prendre quelque nourriture elle répondait : « Ce qui nourrit mon enfant me nourrit ».
Pendant plusieurs jours on n’avait point aperçu la fée bienfaisante mais voila qu’un matin le père abbé du bois de Boutran, allant bénir le Seigneur sur la montagne, vit Blanche-Fleur se trainer a ses pieds, chancelantes, n’ayant qu’un souffle de vie, portant son enfant.

-Père, lui dit la fée, l’enfant et la mère vont mourir, toi qui es l’ami d’Aristote et le dépositaire de sa puissance, tu peux nous sauver pour la vie véritable. Nous demandons le baptême.

Soudain ses genoux lui manquent, elle ‘s’affaisse sur elle-même avec son précieux fardeau. Cependant dans un dernier effort elle tend l’enfant au père abbé et dit :

-Si tu ne peux me sauver, sauve le fruit de mes entrailles.

Une source d’eau vive coulait en ce lieu, le vieillard put baptiser la mère et ‘enfant et dit :

-Heureuse, mère, tu vivras toujours avec ton fils de la même vie, de la vie éternelle ; c’est maintenant que tu peux dire la vérité : Celui qui nourrit mon enfant, me nourrit.

Blanche-Fleur répondit par un sourire qui était encore sur ses lèvres, âpres même que sa vie fut éteinte.

bradbury a écrit:
Brad avait écoutée avec plaisir les contes et légendes des différentes régions. Elle décidé de s’y essayer également et monta sur l’estrade elle aussi.

Bonjour à tous, j’ai eu plaisir à écouter les histoires que vous avez contés, il semblerait que ce soit donc mon tour. Je vais contée des histoires venant du Comté du Limousin et de la Marche.


Un jour d'orage et de furieuse tempête, un des serviteurs du château de Ventadour traversait la forêt en conduisant un char attelé de bœufs.
Le tonnerre grondait, le vent agitait la cime des arbres, l'éclair sillonnait la nuée, le tintement lugubre de la cloche appelait tous les fidèles à la prière.

Le bouvier, effrayé, fait une invocation à Notre dame du Bon Secours. A peine cette invocation faite, une lumière mystérieuse, enveloppant comme une dame vêtue de blanc et resplendissante de beauté, lui apparaît au pied d'un arbre.
Les bœufs s'arrêtent ; le bouvier, arrivé au château, s'empresse de conter l'apparition miraculeuse. C’est alors que le noble Seigneur et la noble Dame de Pennacorn se transportent sur les lieux et quelle n'est pas leur admiration de trouver une splendide statue en pierre au pied d'un arbre !

Nul doute, qu’il s’agit bien là de la Vierge miraculeuse ! On la transporte donc au château ; mais là, malgré le trône d'or qui lui sert de siège, malgré les hommages dont elle est entourée, la Vierge revient la nuit dans la forêt, au pied du chêne où la vit le bouvier.

Des ermites consultés déclarent que la Vierge devra être transportée dans une des chapelles de la basilique de Neuvic.


Et si je ne vous ai pas trop ennuyée, je vais vous en conter une autre, toujours de mon Comté.


Sur l'un des angles de la façade de l'église de Crocq, du côté du cimetière, on voit une petite tourelle à toit conique qui a l'air d'une lanterne suspendue au-dessus des trépassés, comme pour honorer leur mémoire. Voici la légende qui s'y rattache.

Le Seigneur de Crocq était un homme dur et avare, sa femme, au contraire, la Dame de Montlaur était douce et compatissante ; son plus grand plaisir, aussitôt que son mari avait quitté le château, était d'aller porter ses consolations aux malheureux.

Un jour que la bonne Dame croyait le baron parti pour la chasse, elle s'empressa de garnir son tablier de pains pour quelques familles pauvres, mais un malheureux hasard voulût que le vilain noble rentrât plus tôt que de coutume, et rencontrât sur la place sa femme avec sa charge bienfaisante.

-Que portez-vous là ? lui dit- il brusquement..
-Monseigneur, ce sont des fleurs pour la Sainte Vierge répondit en tremblant la charitable châtelaine.

Le baron voyant à l'air embarrassé de sa femme qu'elle pouvait bien se servir d'un mensonge pieux pour cacher une bonne œuvre, rabattit le tablier qui causait ses soupçons et…à la grande surprise de la bonne Dame, il s'en échappa des fleurs. La vertueuse baronne ne pouvait mentir et la mère de notre Sauveur était venue à son aide.

A quelque temps de là, les pauvres de Crocq eurent à pleurer la perte de leur bienfaitrice ; cependant elle ne les a pas abandonnés totalement, en effet, à l'approche d'un orage menaçant, lorsque le ciel est en courroux, on voit une petite flamme bleue qui vacille sur le toit pointu d'un petit clocheton. C'est l'âme de la bonne châtelaine qui vient veiller sur les habitants de Crocq.


Puis, après avoir contée ses histoires, Brad redescendit de l’estrade.
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MessageSujet: Re: 3 ans du BA : Histoires de Contes (Chancellerie) /gargote   3 ans du BA : Histoires de Contes (Chancellerie) /gargote EmptyMar 29 Avr - 19:28

modjo a écrit:
Modjo suivait avec attention tous les contes récités par les diplomates du Royaume, car, il fallait reconnaître que beaucoup avaient répondus présent à l'invitation.

Il salua l'arrivée de ses homologues qui venaient participer aux fêtes des 3 ans du BA, puis vint aux côtés de sa belle vice-chambellan, et lui murmura avec un grand sourire...


Alors tu es satisfaite? Nous avons de trés beaux contes venus de tous les Royaumes! En tous cas, je te félicite et remercie pour l'organisation de ces festivités, tout est vraiment trés réussi!

eullallie a écrit:
Lalie discutait avec Messire Ethan et Messire Rougail tout en respectant par un silence attentif toutes les interventions successives...

Elle sourit à Dame Espoire, lui faisant un petit signe de tête... cette femme était pour beaucoup à la venue du couple princier en Décembre...

Puis elle écouta minutieusement sa vice-chabellan...
*Dieu que cette femme est belle*se dit-elle en souriant.

Dame Legowen lui avait fait bonne impression également...
Que cette feste était réussie....

espoire a écrit:
Une fois qu’elle eu terminé son conte, Espoire retourna a sa place pour écouter les autres.
Elle salua les ambassadeurs présents, et sourit au passage à dame Eullallie qui venait de la saluer.
Puis regarda autour d'elle et vit qu'il y avait le chancelier de Guyenne qu’elle avait eu le plaisir de croiser il y a quelques temps, mais aussi dame Siva, le chambellan de Champagne, avec qui elle s’était entretenue il y a peu. Elle s’approcha d’eux pour les saluer avant d’aller féliciter la vice chambellan du BA pour ces festivités.

Bien le bonjour Excellences, je suis ravie de vous revoir en de telles circonstances.

lullabyGrimwald a écrit:
Lullaby descendit d el'estrade avec grace et sourire, elle relavant un pan de sa robe pour eviter la chute et approcha des autres personnes presente.Sourire entendu à Eullallie qui l'avait soutenue, et arrivée de son aimé.

Alors tu es satisfaite? Nous avons de trés beaux contes venus de tous les Royaumes! En tous cas, je te félicite et remercie pour l'organisation de ces festivités, tout est vraiment trés réussi!

Oui très, je suis heureuse que cela ai put nous reunir en dehors de nos bureau poussiéreux, il ne reste plus que le bal pour finaliser cela !

Elle lui fit un grand sourire

Siva a écrit:
Siva avait ecouté les autres recits,souriant aux regards croisés d'homologues.Elle se retrouva ainsi non loin de son homologue de Guyenne,qu'elle salua et felicita par la meme occasion.
Une voix se fit entendre alors pres d'eux,se retournant,elle apercut Dame Espoire,et l'accueillit d'un sourire et d'une legere reverence


Excellences,c'est un plaisir que de vous croiser ici.

Quelques signes de têtes pour saluer des Ambassadeurs,ou des Chambellans passant non loin,et la vue du Chambellan du BA,accompagnée d'une belle Dame.La Baronne pensa interieurement qu'il lui faudrait aller les saluer un peu plus tard.
Elle reporta donc son attention sur ses interlocuteurs

espoire a écrit:
Espoire sourit à la chancelière de Champagne.

Le plaisir est partagé excellence, et j’ai beaucoup aimé votre conte.

Puis après avoir saluer un ambassadeur qui passait de la tête elle poursuivit.

Je ne voudrai pas parler travail dans un jour comme celui ci mais laissez moi vous dire que je suis ravie d’apprendre, excellence, qu’une trêve a été instaurée dans le conflit vous opposant à l’Artois.

lullabyGrimwald a écrit:
Lullaby delaissa son chambellan un moment pour se diriger vers les chancellières presente.
Elle s'inclina largment devant elle et a la suite d'un sourire dit.


Je suis plus que ravie de vous voir ici, et tient à vous dire que le deplacement me touche, il n'est point aisé de conte une histoire en publique, etrange lorsqu'on sait que les ambassadeurs sont des personnages publique...

Elle secoua légèrement la tete pour laisser s'effcaer sa réthorque et repris gaiement.

Le bal va debuter mesdames, vous etes deja fort en beauté il ne suffit plus qu'a nous avancer en le lieu pour etre de la festivité.

cloclo a écrit:

La Présidente du Comité des Festes ducal,
qui depuis le début des Festivités courait partout,
n'avait encore eu le loisir de venir assister au Concours de Contes,
et elle le regrettait sincèrement.

Elle s'eclipsa discrètement de la Cérémonie de Clôture, où avait commencé la remise de récompenses, pour se rendre au lieu où avaient été narrés les Contes.

Elle alla à Lullaby et lui murmura :

Bonsoir Lulla !! Je suis sincèrement désolée de n'avoir pu venir plus tôt... il me faudrait 10 jambes et 36 bras par moments !!
J'espère que les Contes ont été retranscrits, que je puisse au moins profiter de les lire lorsque j'aurai un peu plus de temps pour moi.

Petit sourire.
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